Discours d’un citoyen d’Etat

Citoyennes, Citoyens d’État

Face aux échos assourdissants de l’ordinaire politique, la question sociale n’a jamais été posée d’une façon si tragique ; car l’ampleur de ses effets pernicieux distendent les liens, érodent dangereusement l’édifice sociale de la Nation, tandis que les boussoles à l’envers de l’espoir indiquent mille lieues à sénestre de vos cruelles réalités, dont les signes extérieurs visibles glacent le sang, et justifient toutes les postulations de la morale, et des actions concluantes qu’il faille aconcevoir, et aconduire.

A l’instant, où je m’adresse à vous, j’entends raisonner depuis les voûtes intimes de mon moi disloqué par les cris désespérés de vos souffrances, la voix lointaine de l’incorruptible factionnaire de ma conscience, qui exprime avec mésaise, la gravité de votre déconfort, et la fureur des multiples inquiétudes qui vous habitent, et vous défient chaque jour dans l’essence même, de votre existence aux motifs désassemblés.

Lors de sa campagne électorale, le Président-candidat, exsudant le monde qu’il transportait en lui, d’où transparaissaient les antonymes de vos désarrois, en proie à un sentiment d’apesance et de déréliction, parcourait le Pays en son plus solennel arroi pour accoiser les humeurs, en faisant assavoir sa volition déterminée par une suite de causes à effet, après s’être convaincu et imbu du constat enluminé qu’il fit du champ social ravagé, qu’il fallait issir d’urgence, nombre considérable de ses sujets enlisés.

Appert-il mieux des aconseils d’un homme, que les arrêts rendus par ses déchirements intérieurs, fondés sans essiance sur des élans de sa conscience ?

Sans doute en apercevant un tel champ de désolation dont le visage mésavenant porte des scléroses insoutenables de sa politique, le Président eûtil, ce qu’aucun sudorifique quelque puissant qu’il fût, n’avait encore pu produire sur lui. Ainsi voulût-il placer son 3ème mandat sous le sceau du social.

Qu’il me soit permis de rappeler à la mémoire collective, que c’était : « Quinquennat-Social » qui en était l’expression consacrée et reprise en chœur par la sensitive médiatique et politique.

J’ai requalifié cette appellation en « MANDAT SOCIAL », par une capture analytique diptyque, formulée sans hâte, qui fut portée à la connaissance générale dans une Tribune intitulée : « Le Mandat Social » ; suivi du : « Mandat social 2- les raisons Psychologiques de sa réussite ». Quel homme, fût- il celui quel qu’il soit, dans l’audience humaine, eût pu considérer et faire accroire que ce n’était qu’argutie ? Tel homme alors, mériterait d’être sauvé de sa vécordie, et ne pût susciter qu’indignation et objurgation, au regard de la charge organique presqu’émotionnelle des convulsions sociales, que faisaient apparoir tant de détresses et de frustrations quintessenciées et expulsées au plus haut degré, à l’acoison de cette élection qui fut gagnée de basse lutte.

Pour preuve qu’il en est ainsi, j’avais estimé que le Président de la République n’eut point mésinféré, et qu’il ressentit l’acuité de cette extrême misère pour en avoir pressenti l’urgence de l’action et des remèdes vulnéraires qui dussent s’imposer pour épanouir son « contrat social » dans toute sa plénitude; ce qui me conduisit alors à éployer quelque ardeur et à brandir gonfalon sort étant jeté, pour assouager les impatiences et enflammer les courages à ne point s’évanouir au hasard des lassitudes inévitables, mais de s’ajeter corps et âmes dans une mobilisation des énergies et des imaginations contre cette abominableté monumentale de tragédie sociale, -quelles que fussent les dissentiments politiques respectifs, ou de considérations dialectiques personnelles-, pour l’alanguir, l’ablatir et la dévitaliser de sa hargne destructrice, à seule fin de l’achevir, de l’aruiner et d’en triompher ; et que s’en fussent ébaudies sous le ciel zébré d’éclairs d’espérances, les forces rompues de la Nation, pour émouvoir les portes closes de l’Histoire.

Une telle posture de ma part n’était point en vue d’arouter chemin dans l’expectative d’une quelconque gratification différée qui m’eût permis de m’escomplir, ni d’ablandir ou d’amieler le pouvoir, mais plutôt dans l’acertance que l’échec du Mandat social serait un désastre national et humain, et que par conséquent, la responsabilité de cet échec n’eût pas été imputable et exclusive qu’aux seuls Président de la République et à son gouvernement, mais à toute la communauté des consciences qui de facto, eussent abdiqué et trahi leurs devoirs de solidarité envers ceux de nos concitoyens d’État qui sont dans la défaveur du destin ; car leur courage ne suffit plus à leur malheur pour 3 l’irréfragable raison que ce qu’il y a de plus vif dans les grands courages, c’est-à- dire la DIGNITE ; cette dignité qui permet à l’homme de s’élever au dessus de ses propres forces dans les moments les plus désespérés, s’est « amuïe » ; de même que leur état d’indigence, d’abaissance et de délaissance exprime la viduité de leur âme d’où explose une colère ignée qui jaspait ces impersonnels bulletins de vote aussi muets qu’éloquents, emportés dans ces urnes éventrées de stupéfaction, et qui semblaient avoir été jusqu’ici, plutôt l’objet de leur désespoir que de leur bonheur, mais dont ils espérèrent cette fois, qu’il en jaillît quelque éclaircie pour diaprer leur résilience, ataignant d’assavourer la vraisemblance d’un horizon enfin désobscurci, et d’asseurir l’avenir. Telle fut donc, la lecture univoque et l’interprétation sémantique, qu’en toute lucidité (…), je fis de cette consultation huchée sur l’Antiquité des procédés fort peu élevés de stature, et que néanmoins j’ai cru expédient de saluer.

Mon budget d’enthousiasme allait grandissant ; s’abandonnant au cours fluviatile de ses conjectures ; une des grâces de la bonté, à savoir, la naïveté compassionnelle, me transportait vers des songes, où il me prit souventefois de fantasier la foule des écrasés se lever comme un seul homme dans un concert d’onomatopée imitant les sons de cloches, pour aller se conjouir et s’acommouvoir avec les troupes victorieuses des gouvernants et des forces vives de la Nation qui fussent parvenues à amorter leur mal après tant d’efforts consentis sous les yeux ébahis de l’Histoire. Peu s’en est fallu, que l’impeccabilité de mes songes trompât la réalité, et que je visse mon esprit s’anonchalir dans les profondeurs ouatées de l’irréel. Qu’eussè-je eu à dire, si tant est que je m’enlisasse ? Jaçoit que très volontiers, j’eusse pu assentir à un tel aplaisir, toutes et quantes fois qu’il me serait donner d’y souscrire, si cela pût avoir quelque incidence heureuse sur le sort de mes infortunés concitoyens.

Les jours passent, rien ne se passe ; nos vies s’emplissent des mêmes contingences ; ce pendant, un destin est au bord du précipice. D’une rage ignée, telle des planètes éclatées, le défamé Premier ministre sortant, bête politique au pédigrée incertain, qui se fit souffler dans les bronches pour n’avoir jamais eu la branche, ni l’art et la manière dans ses déclarances, sommé de s’expliquer et d’éclaircir maintes traces obscures et les dessous de ses mécomptes (…), en mena étroit les pieds flasques et ventre en l’air dans une 4 démission semble-t-il, sous « péridurale ». Après moult souffrances, l’éminence renversa ses escabelles, et tira sa révérence, à-Dieu-va ; s’en trouva meurtri et équassé par les dégastations de la vie politique, en conçut grande déçoite, et se mussa dans un ataisement outré, drossé par les rafales de l’écœurement.

Alors que s’esquissait la nomination d’un nouveau premier ministre, deci à tant qu’eussent fini de s’entrechoquer le prosélytisme des uns et des autres dans une atmosphère de lutte de clans, et les intrigues de palais dont les sousjacents étaient de s’assurer autant que possible quelque influence sur le choix présidentiel, voilà que survint une curieuse histoire à prétention de vérité et de révélation en quelque façon abjecte. Comme ces aruspices qui furent à l’œuvre naguère à Rome, sondant foies et reins, les mains enfouies dans les dédales des entrailles, quelques âmes en peine aux pensées déréelles, qui attendaient que l’expression cynique de leurs sous entendus vésaniques fût exaucée, colportaient tout d’un aroi des rumeurs destinées à l’adresse des subconsciences, par des signaux itératifs et furtifs qui laissaient augurer l’inabrogeable, pour raison que le Prince n’eut point épargné sa breloque, et que donc, l’état d’urgence opérationnelle décrété pour engager le Mandat social, eût succombé à l’état incertain de la langueur en son acmé . Tant soit peu, le Prince fût-il amaladi, -ce qui relève des contingences physiques inhérentes à tous les hommes-, il n’était point à l’entrefilet de la « Faucheuse » qui, Dieu merci, n’y eut consenti ni contribué, en quoique ce puisse être à cette triste séquence d’un « éréthisme » jubilatoire qui inquiéta, suscita quelques élucubrations insanes qui furent compromises par un démenti laconique, mettant l’indélicatesse des faquins aux abois. Je compris alors, que des vérités sont enfouies dans des imbroglios qui se composent de ressentiments, de haines incoercibles et inexpiables ; de secrets de polichinelle, du dégout de l’autre piqué de malveillance, et de soupirs sataniques arrachés à des vies barrées par un genre de sous génie dont les yeux sont fermés aux miracles de l’exception.

Un Premier ministre fut enfin nommé après que l’eau eut coulée sous les ponts des supputations et de l’impatience de la gent médiatique et politique qui endêvaient d’attendre. Après de longs et difficultueux ajustements entre le baroque et un classicisme égueulé, aux saillies épineuses dressées tels des 5 ergots, vit le jour « le fin des fins ». Le summum de l’exquis ! Le Nec plus ultra de l’audace et de l’imagination. Le soufflé retomba ; les souffles furent coupés ; en contrebas, d’illustres grands blessés et toutes leurs séquelles ensuquées ruminent les transgressions et les offenses dont ils s’estimèrent victimes. Déceptions et rancœurs font chambre commune les quatre fers en l’air dans un univers de désillusions et d’aigreurs flambées à la liqueur de venin, et d’arrières pensées affûtées telle une épée, pour rendre clicaille à la cohue quand jour viendra de s’entrahatir.

Un gouvernement éclamé, inspiré par le plus-que parfait du subjonctif ; un gouvernement inattendu, pansu, à l’éclat du « déjà vu », dont le charme fut rompu aussitôt qu’il fut connu, par un tollé d’emeuvements, d’incompréhensions et de critiques, pour la raison que ce gouvernement composé de pontes et de fontes, orné de disciples et de condisciples aux multiples périples (…), accablé de « sommités » frappées de rétrogradation, ressemblât à s’y méprendre au sortant maintes fois décrié pour inconduite et impéritie. Bas se fut trouvé mon allant ; sans vouloir appuyer sur la chanterelle, quoiqu’éplapourdi par cette falourdie, Je fis acte d’auto-persuasion pour verser mon trop plein dans une pondération qui congédia tout manichéisme, afin de ne point juger sur la forme, mais sur le fond ; c’est-à-dire sur la pertinence des actions qui n’eussent pas manqué, – croyais-je – d’être engagées pour donner une réalité effectuelle aux engagements présidentiels.

On eût pu s’attendre d’emblée à des mesures symboliques et fortes ; prélude à ce que dussent être les épontilles sociales de ce mandat. Hélas, la première décision qui fut annoncée, était l’inattendue hausse du prix du carburant qui venait s’ajouter à ceux déjà très élevés des denrées alimentaires de première nécessité. Ce qui eut pour effet de resserrer les pièces enlacées du nœud gordien du tissu social, au lieu qu’elles fussent énouées ! Quelle guêpe eut piqué les esprits ; de douloureuses sensations de brûlure, suscitèrent de vives réactions, pour légitime raison que cette annonce est reçue comme une irrision ; subie comme une attaque oblique contre le pouvoir d’achat, et, était de nature à aggraver une vie chère déjà vécue comme une strangulation par les populations. À supposer qu’il n’était en aucune manière dans les intentions premières de l’exécutif de relenquir à ses engagements, ce « tête-à-queue social » sema le doute dans les esprits ; jeta de l’ombre sur la sincérité sociale 6 du gouvernement, et donna l’impression qu’il tourna le dos à la dialectique sociale de ce 3ème mandat. Cette désublimation en quelque sorte, « répressive » du Mandat social, l’oblitéra, et fit apparaître qu’il lui manquât peut-être au fond, une substance médullaire qui eût permis une mise en œuvre maitrisée et apensée. Oncques, nous vîmes telle amesnance aux allures d’un « romantisme révolutionnaire » qui consiste à confondre l’action politique avec l’art consommé de l’approximation brutale. Certaines voix dont la petite mienne demandèrent en vain à l’exécutif de rendre gorge ; aturré et dénué de tous regrets, il n’en prit point le « trimard ». Que de beaux jours en perspective pour l’entripaillée « la vie chère » qui se voyant ainsi impatronisée, rode, pénètre dans les masures, en examine les aîtres, frappe, étrangle à ciel ouvert, décime à huis clos ; -qu’importe la manière !-, ne parade-t-elle pas déjà armée de sa férocité, cheveux au vent, gueules grandes ouvertes, hilare à l’idée de s’assotter, puis d’engloutir quelques nouveaux misérables assemenciés ! Nous fîmes fracas d’une improbation qui fît époque, et dont le bruit extérieur mit à quia un gouvernement inhabile qui tenta à pousse-larigot de se justifier en entonnant le menton fier, quelques explications boiteuses et aphasiques qui passèrent mal dans l’audience, et donnèrent lieux oratoires à celui, quel qu’il soit, goutât pareille lie et n’en fût point disloqué.

Il appert de ce faux pas, des traces indélébiles sur l’image pourtant sans éclaboussures d’un Premier ministre fort estimable, mais sanglé et corseté dans une prudente retenue inspirée par un pointillisme étroit, devenu désordonné et réduit à un ilotisme complet. Il dispose certes d’une légitimité, mais cette légitimité est « nue », et ne lui confère pas l’autorité nécessaire pour gouverner. Cette déqualification du Premier ministre, qui « institutionnalise » sa fragilité initiale, est un des faits majeurs de son « impuissance », et donc, de son « inérectilité » politique. Peut-être, faudrait-il envisager à l’avenir, soit de SUPPRIMER purement et simplement la fonction de Premier ministre, ou alors la conserver, mais avec un peu plus de « fibre musculaire » ; car comment concevoir qu’au sein d’un même gouvernement, le Premier ministre pût être ainsi mésestimé, et qu’il se trouve plus puissants ministres que lui… ? Il en va, certes, des tempéraments personnels et de la dotation innée ou avortée du charisme ! Mais permettez que j’ose le dire ; cette déqualification du Premier ministre est la conséquence des pouvoirs exorbitants concédés au seul Président de la République, dès lors, je vois mal comment le remplacement 7 d’un quelconque Premier ministre par un autre, pourrait remédier à quoique ce soit, si ce dernier ne dispose pas en effet des coudées franches, et si surtout, ne fût provoqué un sursaut salutaire qui cimente la volonté politique dans une vision claire des actions qu’il faille acompler, la puissance du verbe chapeautant l’action dans un esprit d’efficacité durable.

Aucun gouvernement, de quelqu’État, fût-il riche et puissant, ne peut affronter une telle nébuleuse de problèmes sans avoir au préalable, établi une échelle des priorités conduisant aux stratégies d’agencement et d’exécution des objectifs, par des choix qui feront l’objet d’un triage des « urgences prioritaires ». Ainsi, la santé, l’éducation, l’insécurité, à laquelle sont venus s’ajouter les risques d’attentats terroristes sur notre sol, -depuis que notre politique étrangère est sujette à une « furonculose diplomatique »-, le logement, le pouvoir d’achat, la décentralisation, l’impérieuse nécessité des réformes et de l’indépendance de la justice, me paraissent, ceux vers lesquels, « l’obsécration sociale » doit se porter pour réinitialiser un Mandat social dont la force détersive semble se désapparier de ses acréantements initiaux ; car le danger qui guette notre Pays, quoi qu’en disent et quoi que feignent de croire, pour s’en convaincre certains observateurs et commentateurs politiques, n’est pas que la société togolaise est achancrie par la division ; elle est certes traversée par des convulsions politiques erratiques et des réflexes partisans hétéroclites, parfois tribalistes, souvent suscités secrètement, et artificiellement entretenus à dessein pour des raisons d’hégémonisme politique et économique par quelques esprits chaotiques ; mais ce ne sont en rien, des abysses idéologiques et culturelles aussi profondes qu’infranchissables, ou des cloisonnements ethniques si épais, si étanches, qu’ils devinssent irréductibles.

Les vrais dangers auxquels le Pays risque de s’aheurter, découlent d’un certain nombre de dérèglements croissants du pacte Républicain, et d’une dislocation des valeurs et des repères sur le plan du civisme, de la Citoyenneté et d’une certaine éthique politique.

– Le premier, drossé par l’exaspération qui est toujours le combustible nucléaire de toutes les révolutions, réside dans le passage de la résignation à la révolte avec une éventualité grandissante d’une funeste communauté de destin, qu’il se forme dans les profondeurs de la société une sorte d’ « aimantation » ou de coalescence entre toutes sortes de frustrations survoltées, émanant de terribles convulsions sociales, et une désintégration des espérances, au point que la fusion inextinguible de tous ces facteurs affole la température « magmatique » sociale, et donne lieu à une irruption immaîtrisable des contestations aux allures insurrectionnelles qui pourraient arracher le Pays du sol, au travers d’une dislocation nationale.

– Le 2ème résulte d’une velléité « névrotique-expressive » de pouvoir, c’est-à- dire un volontarisme psychologique de système qui pousserait à une stratégie personnelle, et, ou de système pour une conservation à durée illimitée du pouvoir par des forces de l’ombre qui, du haut de leur puissance présumée, se substitueraient au peuple pour décider de leur destin avec une obstination confiscatoire. Ce qui irait à l’encontre d’une certaine « aération démocratique » Continentale ; avec cette réalité monumentale relevant de la mathématique, et tellement si ancrée dans les esprits. Un Chiffre Considérable, Additionnel dépassant les 50 Ans ; Un demi-siècle ! –

Le 3 ème est d’abord, cette espèce d’infertilité visionnaire et « d’incapacité dégénérative » qui minent les partis politiques, arrimés à une mésintellection dont le vécu témoigne de leurs difficultés à s’adapter aux accélérations de l’histoire, et à avoir une philosophie politique globale qui leur sert de base idéologique de référence, afin de présenter des visages de crédibilité. Il s’ensuit que ces « excellences », détenteurs de «vérités universelles» et de connaissances extraordinaires, qui avec tant d’abir, s’attribuent de grands mérites, ne discutent pas une œuvre ni une idée, mais la dépècent ; pour l’inavouable raison qu’elles n’eussent pas germées dans leurs grands esprits pour qu’ils s’en glorifiassent et s’en prévalussent les « éminents » dépositaires. Ce qui explique leur inclination instinctive, au sectarisme érigé en dogme, écartant ainsi toute « possibilité constitutive » de majorité d’idées, qui eût permis au Pays d’avoir une certaine base consensuelle, nécessaire aux réformes qu’imposent les variations du progrès et celles aléatoires du temps .

– Le 4 ème et non le moindre ! C’est le fléau intumescent de la corruption dans ces ineffables délices, qui dilacère les vocations, prolifère dans tous les secteurs d’activités ; aposte ses affidés à tous les étages de la société ; décrète et secrète l’inégalité entre les citoyens ; s’infiltre, et infecte les esprits ; s’organise, quadrille pour siphonner toutes les édifications commerciales, économiques financières et minières du Pays pour le profit d’une Minorité élargie à une minorité de piétailles qui, croyant tenir d’alleu le Pays, s’entrecouchient pour se démultiplier dans une atmosphère nauséabonde de convergences mafieuses. Cette corruption, figure sororale à la postérité maudite ; véritable substitut maternel d’un système dont ils en ont fait une religion, et dont ils sont devenus les fidèles adeptes qui dans l’ombre en assurent le culte, ruine notre Pays, délite et explose tous les repères moraux, au point de pulvériser la notion d’abnégation et le souci fondamental de l’intérêt général. C’est une des causes principales de la misère ; elle constitue un frein au développement et accentue le dégout qu’éprouvent les populations à l’égard de leurs gouvernants. J’avoue que ceci est un des sujets de mon étonnement scandalisé.

– Le 5 ème Tout aussi explosif, est ce sentiment d’écœurement ad nauseam qu’ont les citoyens envers certaines institutions de la République, en partie apulentie et politisée, qui semblent avoir abjuré leurs engagements solennels du strict respect des principes irréductibles d’équité et d’impartialité qui fondent la grandeur de ce qu’elles dussent représenter pour achoisir d’esconvenir à l’ouïe d’une tonalité indiquée, et s’acagnarder dans le confort adjugé pour services rendus, l’estranière de la soumission hissée sur le mât de leurs consciences écharpillées, au pied duquel quelques hauts magistrats, hérauts de la déficience consommée du droit s’achenissent, s’entremêlent et se compénètrent sans pudeur dans l’apothéose de l’apostasie judiciaire, sous le regard ahuri de leurs serments, mille fois trahis, qui n’étaient que jurements de charretiers ; alors que le flux et le jusant des transgressions de nos lois charrient les côtes de l’arbitraire pour certains, et de l’impunité pour d’autres. Peut-on sérieusement parler de justice sociale et en exclure le judiciaire ? Considère-t-on le judiciaire comme étant dissociable du social ? Dussé-je rappeler que les maux dont souffrent nos concitoyens et qui alentissent leurs vies ne concernent pas seulement les questions liées à la vie chère et aux problèmes de santé, de l’éducation…; mais aussi une forme du vécu quotidien d’une certaine injustice judiciaire. Il est assavoir que la notion de justice sociale, de l’égalité irréductible des citoyens devant la loi, et le respect de la charte des droits de l’homme font partie intégrante d’un même champ sémantique qui constitue le viatique démocratique de la sociabilité humaine.

– Et enfin, l’incroyable désertion d’une partie considérable des intellectuels ; ces intellectuels pourtant infatués de leur savoir -tout domaine d’exercice confondu-, qui vivant de leur suif, sont dos tourné à une contribution généralisée au débat d’idées nutritives à la société, au moment précis où leur mobilisation éclairante s’impose. Il faut aussi souligner pour aussitôt la regretter, le désintérêt inquiétant et aperceptible que manifestent une écrasante proportion de la population, et une partie non négligeable des « élites » envers les productions de l’esprit. Je dois dire à cet égard que l’État a failli dans sa mission d’incitateur culturel en n’ayant jamais compris au fond la nécessité d’une politique culturelle d’ampleur et les répercussions positives qu’elle pût avoir sur notre Pays reclus d’ennui, de morosité et de douleur. C’est par la culture que l’homme se surpasse et transmet à la postérité la marque de ses œuvres. Il est assavoir que le simple fait d’être diplômé de quoi que ce fût, ne constitue pas un brevet d’exonération à la « maintenance cognitive » sous le fragile prétexte d’une maturité intellectuelle définitive acquise par les études. L’esprit doit toujours être en alerte permanente, et prompt à toute « curiosité cognitive », car apprendre n’est pas tout ; l’intelligence doit décomposer pour comprendre, et recomposer pour créer, faute de quoi, tout diplôme, ou toutes sortes de qualifications que ce puisse être, devinssent de Plomb !

Toutes ces « bombes » à retardement, sans oublier les foyers de grogne à l’intérieur du Pays, -que les roues de la force écuissent, tel des arbres, après que les lois de la physique eussent été revues et corrigées pour controuver diverses imputations et vices contre la vérité des faits-, dont les causes profondes n’ignorent rien de la misère, doivent dessiller les yeux des gouvernants sur la nécessité absolue de privilégier l’intelligence, l’instinct politique qui permet d’envisager l’improbable, à l’obscurantisme béant pour obvier aux cataclysmes annoncés, et de bâtir une société au tant que possible plus juste, qui tient compte des spécificités régionales et culturelles dans une décentralisation assumée.

Ce 3ème mandat qui me semble-t-il, est indubitablement à la fin d’un « cycle », apparait comme celui de toutes les limites du supportable sur le plan social, moral et politique, pour des raisons sus évoqués, et d’autres qui trouvent leur source dans une historicité d’évènements marquants, doit être celui d’une RUPTURE totale avec certaines pratiques qui perdurent, et doit IRREMEDIABLEMENT projeter sa LUMIERE SOCIALE dans tous les abris d’ombre de notre cité pour rallumer dans les cœurs les flammes de l’espoir.

C’est pourquoi nous devons rechercher en tout point un IDEALISME de l’intelligence et des valeurs grâce auquel, nous pourrons abdiquer nos passions nocives, et vider l’apostume de nos divisions et de nos mésentendus pour accoiser l’aigreur des esprits, car une idée n’est jamais plus grande et juste que lorsqu’elle est partagée de tous, et que de cette manière, il en va d’un souffle vital pour notre Pays, que chaque citoyen, désormais d’État, se sente dépositaire d’un exemple ; possesseur d’une identité forte qui évoque la fierté de l’appartenance à une Nation de « référence » et de « l’essentiel utile » . Ainsi nous faut-il imprimer dans notre conscience nationale l’impérativité d’un IDEAL TOGOLAIS, c’est-à-dire un Modèle Social, Éducationnel, Culturel, Politique, qui nous soit propre ; en clair, un « creuset » national des valeurs qui doivent demeurer une PERMANENCE IRREDUCTIBLE à toutes les métamorphoses Historiques autour desquelles nous devons nous ajuster avec soumission à l’autorité de l’audace et du dévouement dans un dépassement de soi, et dans la diversité de nos sensibilités pour porter une ambition commune visant à créer une exception Togolaise fixée dans un ciment intérieur de solidarité dans la plus Haute considération de l’Homme.

Et c’est parce qu’il n’est plus possible, plus humainement acceptable, que nos concitoyens vivent sous le joug du « sang, de la sueur, et des larmes », et que la vie chère, la misère, le défaut de soin, l’injustice judiciaire, devinssent les alliés inséparables et indissociables de leurs contingences quotidiennes, et qu’ils se fussent exilés dans une résignation de déboires exclamatifs au nom d’un individualisme de survie, qu’il faut avoir une conscience vive de ce que doivent être les obligations « organiques » du rôle et des missions infaillibles de la puissance publique, au travers d’une réinitialisation de la République, et des valeurs qui la fondent.

Le siècle écoulé a connu deux guerres mondiales ; la troisième qui est une guerre dont les causes multiples trouvent leur source dans des déséquilibres géopolitiques et de frustrations diverses qui ont déviées vers la folie et la barbarie, est en cours (…), le monde de la liberté la gagnera. La quatrième sera SOCIALE, c’est-à-dire une guerre de révoltes des peuples contre les systèmes technocratiques et autocratiques qui nient aux peuples la prééminence de leurs aspirations et de leurs droits, reléguant dans un mépris de circonstance la préséance de la place de l’homme qui doit être au cœur de toutes les préoccupations, et qui voient dans l’aveuglement et la résignation des peuples une maladie vitale qui leur est chère, et dont il ne leur faut point en guérir parce que c’eût été la fin de leur pouvoir usurpé. Les peuples la gagneront !

Nous sommes devenus, on eût dit, par nos vies, nos expériences, heureuses ou malheureuses, un sujet de littérature Balzacienne dont le seul et unique personnage principal est le TEMPS.

Ce mot splendide et terrible à la fois, que nos mots et nos maux, nos volitions et nos nolitions qui reposent sur la fragilité initiale de l’homme voudraient posséder pour en faire une réalité agissante. Cet insaisissable temps qui parfois nous semble court, trop court ; long, trop long ; qu’on a eu et qu’on a plus ; qui alterne ornements et désagréments, s’ébaudit et s’assombri ! Ce temps qu’on chéri, dont on espère tant, et qu’on maudit parce qu’il semble nous avoir abandonnés pour faire sa vie ailleurs, mais qu’on supplie qu’il vienne nous délivrer d’un monde de chagrins et d’égoïsmes qui a finalement abjuré tout amour spirituel ; viendra le jour de ce temps qui étendra son long manteau, déploiera ses ailes, soufflera de son bon vent porteur le plus puissant pour déraciner les obscurantismes, et réveiller le génie créateur qui en vous sommeille.

Plaise à Dieu que nous irradiâmes une sorte de nitescence qui fera répandre partout dans le monde l’odeur de la terre de nos aïeux, et que demain nous dûmes léguer avec ajustement au prix d’un effort commun à notre patrimoine d’avenir, c’est-à-dire la jeunesse de notre Pays, qui doit faire sienne, que l’effort enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur de leur accomplissement, mais justifie l’invincible espoir.

Permettez, Chers Concitoyens d’État que je joigne à mon geste le souvenir de nos Chers disparus, pour lever mon verre à votre Destin en vous souhaitant à tous : Bonne et Heureuse Année. Avec une pensée toute particulière, pour ceux d’entre nous que la maladie assiège et consume, Ceux que le deuil habite, à tous les détenus de droit commun et de prise d’Otage judiciaire : je dis Courage. Je formule le vœu que cette année nouvelle soit pour nous tous, un 13 temps en moins pour nos souffrances, et le début des signes précurseurs aparissables de la ligne d’horizon des esprits réconciliés.

Sachez que le temps est l’allié de tous les espoirs, et que la disponibilité de mon esprit vous est acquise. Et c’est un esprit vif, alerte, déterminé et conquérant, qui ne saurait s’accouardir, ni être obombré d’aucune inquiétude suscitée par quelque intimidation de quelque officine d’inspiration diabolique que ce puisse être, car je n’ai d’autre intérêt que le vôtre, ni de passion que celle de la grandeur de notre Pays.

Mes chers concitoyens d’État : le Destin ne connait pas de mauvais génies ; il ne reconnait que de grands esprits. C’est sur ces paroles de Léo FERRE : « Avec le temps ; avec le temps va, tout s’en va », et ces écrits de DESCARTES : « les fins des choses sont toutes cachées dans l’abîme imperscrutable de Dieu », que céans, je pose ma plume ! Vive la nouvelle République Réinitialisée que j’appelle de mes vœux !

Je dédie ce Discours, à votre Courage ; au Grand Citoyen d’État par éminence, Pascal BODJONA, et au Général EYADEMA dont le souvenir est plus vivace que jamais dans les dédicaces intimes des populations, dont les réalités existentielles dépressives sont l’expression de leur présent au souffle involu.

Cyr Adomayakpor Alban de la Meunière / 1er Janvier 2016

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Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 20 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: colombock@gmail.com

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