«La Bible recommandée par le curé de ta paroisse, tu achèteras », tel serait peut-être le onzième commandement de Dieu, tout nouveau commandement appliqué par l’Eglise catholique des Saints Martyrs de l’Ouganda, une des paroisses de l’Eglise sainte, catholique, apostolique et romaine du Togo.
Des adolescents viennent de l’éprouver en fin du mois d’octobre. Une catéchiste, une sœur religieuse, vient de les renvoyer pour n’avoir pas acheté la Bible que recommande cette paroisse. Plusieurs des adolescents qui fréquentent le Collège Protestant, disposent déjà de la Traduction œcuménique de la Bible (TOB), version biblique la plus usagée par les chrétiens et vendue par ledit établissement. Pour ne pas alourdir davantage les charges des parents, ces adolescents ne voulaient pas effectuer ces frais supplémentaires et superflus, d’autant plus qu’ils redoutent d’avoir deux bibles – ouvrage très peu lu d’ailleurs. Mais la religieuse ne veut pas de la TOB vendue par le Collège protestant, elle tient surtout à vendre Sa TOB. C’est Venus à sa proie tout attachée.
Une jeune fille de 13 ans ne sachant plus à quels saints se vouer- les Saints Martyrs de l’Ouganda l’ayant oubliée, est bouleversée par la situation. Comme ses autres camarades, revenue plus tôt d’habitude de la catéchèse, à peine a-t-elle franchi le portail de sa maison qu’elle interpella sa mère : « M’man, n’est ce pas toi qui m’as toujours enseigné que la religion prône la tolérance et la coexistence ? La bonne sœur m’a renvoyée des cours de catéchèse aujourd’hui parce que je n’ai pas la Bible recommandée par l’Eglise catholique. Dois-je arrêter ?», avant de s’effondrer en larmes dans sa chambre. La petite ne comprend pas pourquoi il est institué une différence entre les saintes écritures de la Bible. Elle a déjà une TOB qu’elle utilise depuis quatre ans, à la maison et dans son école. Il lui a été dit que pour la catéchèse c’est la version TOB de la Bible qui doit servir et elle est vendue par le catéchiste et dans leur paroisse.
Le nouveau catéchisme catholique
Ces tiraillements autour d’une nouvelle édition de la TOB n’est pas une nouveauté au sein de l’Eglise catholique togolaise, qui en a vu d’autres, à vrai dire… L’Eglise catholique apostolique et romaine du Togo est plutôt coutumière de ses passions bassement matérielles. Les parents de séminaristes se plaignent des coûts exorbitants du séminaire. Devenir prêtre relève du parcours du combattant, les parents sont déplumés pour que leurs enfants deviennent prêtres de l’Eglise. Même le jour de leur consécration, l’Eglise leur impose de payer les cérémonies d’ordination, alors que cela ne coûte aucun kopeck en Occident. Il en est de même des messes de requiem et des baptêmes. Sans frais ailleurs.
Les voies de Dieu sont insondables, c’est pourquoi pour y accéder, l’Eglise a inventé le nouveau catéchisme : l’argent. La vente des indulgences n’a jamais cessé donc !
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