La CENI et le pouvoir viennent de trouver un puissant allier en la personne de Gerry Komandega Taama, candidat à la présidentielle. Dans un post Facebook virulent ce matin, le leader du Nouvel engagement togolais (NET) vient de contredire Jean-Pierre Fabre, opposé au logiciel SUCCES, le logiciel de transmission et de validation des résultats provisoires du scrutin.
Il rejette totalement la déclaration de Jean-Pierre Fabre selon laquelle SUCCES est «contesté et rejeté par quatre candidats sur les cinq en lice pour le scrutin présidentiel du 25 avril 2015».
Pour Gerry Taama, le refus ou l’acceptation du « mode » SUCCES importe peu : tout dépend de la professionnalisation des [ses] délégués dans les bureaux de vote.
Qu’on abandonne le système SUCCES ou qu’on le maintienne m’en touche une sans faire bouger l’autre. ce dont nous avons besoin, ce sont des délégués engagés dans les bureaux de vote, dans les CELI et à la CENI. La transparence et la crédibilité du scrutin dépend de leur sérieux et professionnalisme, indique Gerry Taama dans son post.
Le président du NET apprécie SUCCES en tant que «procédure plus ou moins électronique de transmission des résultats qui permet d’avoir les tendances.»
J’apprécie à titre personnel le fait que ce système ait prévu de scanner les PV dans tous les bureaux de votes et de les rendre accessibles, même par internet. C’est une innovation, qui, comme je continue à la clamer, ne remplace ni la disponibilité des PV pour les membres du bureau de vote comme pour les délégués, précise l’ex-sous officier des Forces armées togolaises.
L’ex lieutenant critique vertement le candidat du CAP 2015, Jean-Pierre Fabre, lui reprochant d’avoir manqué de vigilance au moment du vote du budget de fonctionnement de la CENI, dont une ligne comportant la conception du logiciel de transmission SUCCES. Il réduit cette question importante dans la transparence des élections, à une “lutte d’intérêt” du candidat du CAP 2015.
Je refuse d’entrer dans un processus que les gens ont eux même crée. En effet, les membres de la CENI, y compris ceux qui protestent aujourd’hui, ont voté par consensus le budget de la CENI en 2014, budget qui contenait une ligne de crédit allouée au logiciel SUCCES. Ils pensaient à quoi en ce moment là? Je me refuse de tomber dans des luttes d’intérêt
Une opposition en faveur du parti UNIR au pouvoir
Cette sortie du candidat du NET est d’autant plus surprenante que le refus de l’utilisation du SUCCES est profitable à tous, parce qu’il rentre dans le cadre de l’obtention d’une plus grande crédibilité des résultats de la présidentielle. Le code électoral prévoit que les résultats se basent sur les procès-verbaux sortis des urnes et portant la signature des délégués des bureaux de vote.
Gerry Taama reproche également à l’ANC de ne pas avoir associé son parti à la CENI. Ce qui est tout de même surprenant, car M. Gerry Tama, dont le parti n’est pas présent à la CENI, a participé en vain aux manifestations du CST et de l’opposition visant à réclamer les réformes constitutionnelles et institutionnelles, y compris celle du code électoral.
En réalité, la déclaration de Gerry Taama n’est pas aussi surprenante que cela. Ayant une réputation de plus grande girouette sur le théâtre politique, l’ex-officier des FAT qui se dit opposant a plutôt tendance à s’attaquer plus les partis de l’opposition que le parti au pouvoir.
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