La succession au trône du village de Totsi Kpatefi Cacaveli (village d’Agoè, banlieue nord de Lomé) constitue la pomme de discorde entre les ressortissants du village et le préfet du Golfe, Kofi Mélébou. L’information a été rapportée par notre confrère Afreepress qui évoque des populations révoltées par un préfet qui tente d’imposer M. Aziamalé N’Krumah, un notable.
Un chef a été pourtant désigné selon les us et coutumes des Ewés d’Agoè en la personne de Togbui Akpabè Kodjovi. Mais le préfet Kofi Mélébou est prêt à tout pour imposer son homme à la tête de ce village, pour des raisons encore inconnues malgré les protestations des habitants.
Une tentative de médiation auprès de la préfecture du Golfe, amorcée par le chef du canton d’Agoè Sedzro IV a connu un échec cuisant. M. Kofi Mélébou a traité sans ménagement le chef Sedzro IV.
Le préfet a méconnu l’autorité de notre chef canton qui a demandé la parole, en lui intimant l’ordre de se taire que son autorité s’arrête à son palais. Il m’a fait sortir de la salle quand j’ai voulu réagir par rapport à ce qu’il dit. Nous devons du respect au préfet mais nous ne comprenons pas que le préfet ne nous doive pas du respect, a déclaré Atsou Kodjogan, conseiller du chef canton d’Agoè.
Ce n’est pas la première fois que l’autorité centrale essaie d’imposer un chef traditionnel à des communautés qui en ont désigné un autre selon les pratiques en usage. Institution déjà affaiblie pendant la colonisation, la chefferie traditionnelle est généralement encore plus bafouée par le pouvoir autochtone issu des indépendances. Cette émasculation de cette institution dans laquelle se reconnaissent de nombreuses communautés, est encore plus renforcée par le pouvoir cinquantenaire qui dirige le Togo. La chefferie traditionnelle est instrumentalisée par les autorités politiques du pouvoir UNIR-RPT et cela crée de graves tensions entre les populations qui en viennent souvent aux mains pour régler les problèmes de succession.
A la veille de la présidentielle 2015, le préfet Kofi Mélébou, autorité représentant une préfecture stratégique du point de vue de sa population, est dans une logique d’imposer un chef acquis à la cause du pouvoir UNIR. C’est ce qui peut expliquer cette dictature ubuesque à laquelle il veut soumettre les ressortissants de Totsi Kpatefi Cacaveli.
Reste à savoir si les tensions qu’il suscite dans cette communauté et dans tout le canton d’Agoè ne vont pas remonter ces populations contre l’exécutif qui l’a nommé.
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