Le casque de sécurité, notre nouveau compagnon sur la route

La pratique de la sécurité routière est en train de rentreOLYMPUS DIGITAL CAMERAr dans les nouvelles habitudes des Loméens, la ville test du port de ceinture et de l’interdiction du téléphone au volant mais également du port de casque obligatoire pour les motocyclistes.
L’Assemblée Nationale togolaise issue de la législature 2007 a adopté le 4 juin 2013 un nouveau code de la route exigeant entre autres le port du casque pour les motocyclistes et presque un an plus tard, depuis le mois d’avril 2014, les Togolais et principalement les Loméens ne montrent plus leur réticence de départ et la loi est traduite en actes civiques et responsables. Les transporteurs à deux roues ne manquent plus de circuler avec un casque en réserve pour les clients ou pour un ami ou un collègue.
D’une activité marginale et essentiellement circonscrite aux zones rurales ou périurbaines, le transport à deux roues est devenu un véritable moyen de transport. Le taxi-moto a définitivement révolutionné le système des transports routiers grâce à sa rapidité, sa souplesse et son prix abordable. Transporter à moto est devenu une profession à part entière dans le pays. Ceux qui ont des moyens pour se payer une moto en font un usage personnel mais dans les deux cas l’utilisation du casque est obligatoire.
Les Togolais se déplacent beaucoup à moto. Longtemps resté un phénomène urbain depuis son introduction dans le pays, la moto a conquis les campagnes. C’est rapide, pratique, facile, moins cher et présent à tous les coins de rue. Mais pas trop sûr ! L’accident est vite intervenu quand le conducteur manque de vigilance ou se livre à l’excès de vitesse.
Les accidents de circulation ces dernières années ont contribué malheureusement à augmenter le taux de mortalité dans le pays. L’une des principales causes est l’absence du port de casque de protection pour les conducteurs et leurs passagers. Dans le souci de voir ces chiffres à la baisse il était opportun d’introduire le port de casque obligatoire pour les motocyclistes et leurs clients et désormais en arpentant les artères de Lomé on y aperçoit du « yé-yé », de la couleur, et qui donnent de l’arc-en-ciel à l’asphalte de la route.
Une nouvelle habitude est en train de naître au sein de la population : la vigilance d’être remorqué par un collègue ou un ami en pleine circulation. Il n’est plus rare de voir un citoyen trainer son casque dans la rue. Piétons, vendeurs ambulants, fonctionnaires, personnels de bureaux baladent leur casque en mains dans la rue : « on peut rencontrer un ami qui veuille vous déposer à votre destination », témoigne Christophe.
Déjà que c’était encombrant et contraignant avec les sacs à mains, la gente féminine est obligée de se conformer : « je ne sors plus jamais sans mon casque même si c’est un poids supplémentaire. J’évite de partager le même casque avec d’autres personnes. Mon casque me protège en cas d’accident, et mon casque est largement plus hygiénique puisque je suis la seule à l’utiliser», dit Angèle MINAWOU, revendeuse au grand marché de Lomé qui, chaque matin l’arbore pour joindre son lieu de travail.
Petit à petit mais sûrement les Loméens intègrent dans leurs habitudes quotidiennes le port du casque. Il reste que l’expérience de Lomé s’étende à l’ensemble du pays et que tous les Togolais l’adoptent pour éviter des pertes régulières des vies humaines.
Le Togo compte 215.800 conducteurs de taxis-motos, dont 58.000 pour la seule ville de Lomé. Bien plus si l’on tient en compte l’ensemble des motos de la ville à usage personnel. C’était il ya deux ans. Le parc motocyclette est en croissance. Ces chiffres sont contenus dans une étude réalisée par le Collectif des organisations syndicales des Taxis motos du Togo (COSTT). Le document indique aussi que cette activité génère une forte activité économique. Pour Lomé uniquement, cela représente 47 milliards de FCFA pour les conducteurs, 35 milliards pour les propriétaires, 2 milliards pour les garagistes, 62 milliards pour les compagnies pétrolières, 500 millions pour l’Etat au titre d’impôt et 5 milliards en achat de pièces détachées non compris les casques dont la vente est devenue un commerce rentable.
COLOMBO


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A propos Colombo KPAKPABIA 1061 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 25 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: [email protected]

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