Le dialogue politique continue ce matin, avec beaucoup d’inquiétudes du côté de l’opposition qui craint un possible échec. En deux semaines de rencontres et une semaine intense de travail sous la conduite du prélat facilitateur Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan, les protagonistes au dialogue ne sont entendus que sur un seul sujet : l’inanité de l’institution du Sénat. D’où la prolongation de deux jours, avec une possible fin des travaux mercredi 4 juin.
C’est le statut quo qui prévaut. On constate d’ailleurs un large fossé entre les protagonistes, l’opposition demande un retour à la constitution de 1992 tandis que l’UNIR et son allié de l’UFC restent attachés aux accords obtenus au Cadre permanent de discussions et de concertations (CPDC-Rénové). Le fossé peut paraître encore plus large quand Gilbert Bawara, ministre de l’Administration territoriale, au dialogue à titre d’observateur, intervient pour annoncer qu’il n’y aura jamais d’élections locales ! Pour l’opposition, les conditions de transparence des élections, bref le cadre électoral, ne sont pas négociables. L’opposition a également proposé la réforme du statut de l’armée, notamment les questions relatives au recrutement et aux conditions de vie des militaires et gendarmes. Une réforme de l’armée à laquelle s’oppose le parti au pouvoir, satisfait de « la renommée internationale des FAT » à l’extérieur.
La pression est sur les épaules du facilitateur qui devrait remettre son rapport au Président de la République, qui devra trancher avant de s’adresser en dernier ressort au parlement. On ne s’entend à aucune évolution du côté présidentiel, toute modification, selon les vœux de l’opposition, concourt à rendre difficile la réélection de l’actuel chef de l’Etat.
Jean-Pierre Fabre, président national de l’ANC, affirme que ces deux derniers jours de prolongation seront durs. Au cours du meeting de ce samedi 31 mai à Hanoukopé, le Collectif Sauvons le Togo fait monter les enchères en rejetant en bloc la candidature de Faure Gnassingbé à la présidentielle l’année prochaine. Conscient de la probabilité de l’échec de ce dialogue, le CST a lancé un appel à la mobilisation à ses militants pour des manifestations contre le pouvoir. Des manifestations qui pourraient commencer dès samedi prochain.
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