On le craignait. C’est arrivé hier 21 Mai 2014. Suivant l’ordre des autorités gouvernementales à Bamako, 1500 hommes des Forces Armées Maliennes sont allés à Kidal, pour « libérer la ville ». Les combats ont été rudes, mais à la fin, les rebelles touaregs ont pris le dessus. Débandade aux abords de Kidal, gueule de bois à Bamako.
Les affrontement opposent des soldats maliens et plusieurs groupes armés, dont des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Non seulement les rebelles ont réussi à prendre le gouvernorat de Kidal, centre névralgique du pouvoir de Bamako dans cette ville, mais ils ont également pris le contrôle de plusieurs localités environnantes. Le MNLA a déclaré mercredi soir à la presse internationale avoir conservé le contrôle de Kidal, qui est son fief, et pris le contrôle d’autres localités de la région avec l’aide de deux autres groupes armés : le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
S’exprimant mercredi soir, un porte-parole du MNLA déclare :
« La situation est calme ce soir à Kidal. Nous avons pris plusieurs villes d’où l’armée a fui, sans combats : Anderamboukane, Ménaka, Aguelhoc, Tessalit, Anefis. »
Les maliens accusent les forces internationales
Comme ils l’ont fait le week end dernier après avoir perdu une bataille contre les rebelles, les responsables maliens attribuent leur défaite à l’attitude des forces internationales onusiennes et françaises. Contrairement au souhait de Bamako, la MINUSMA comme les forces françaises de Serval ne sont pas intervenus dans les combats.
Face à la force de feu des rebelles coalisés, le président IBK a été obligé d’appeler au cessez-le-feu. Un repli tactique visiblement plutôt qu’un abandon, à en croire la détermination de certains chefs de l’armée malienne.
« Les combats se poursuivront jusqu’à ce que nous ayons entièrement libéré la ville. Nos hommes sont toujours sur le terrain face aux forces coalisées d’AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique), du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) et autres trafiquants. »
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait plus tôt réclamé « la cessation immédiate des combats » à Kidal, soulignant « en particulier (…) que la protection des civils [était] une obligation qui s’impose à toutes les parties ».
La dégradation de la situation à Kidal va rendre plus difficile la reprise du dialogue entre les autorités maliennes et les mouvements touaregs qui réclament l’indépendance (ou l’autonomie, c’est selon) de la région nord du Mali.
K. Agloglati
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