La commission anti-pédophilie du Vatican, constituée en mars par le pape François, a déclaré vouloir établir des procédures claires et universelles pour combattre la pédophilie au sein de l’Eglise catholique et éduquer les prêtres. Le bien de l’enfant doit être “prioritaire”, ont aussi assuré les membres de la commission à l’issue d’une première réunion ce samedi.
“Nous avons adopté le principe que le bien d’un enfant ou d’un adulte vulnérable doit être prioritaire dès qu’une décision doit être prise“, ont indiqué ce samedi dans un communiqué les huit experts de la commission d’experts anti-pédophilie. Il s’agissait de la première réunion de ce groupe de travail, constitué par le pape François en mars dernier.
Dans une conférence de presse, le cardinal de Boston Sean O’Malley, un des membres, a souligné la volonté de la commission d’œuvrer à l’élaboration de “procédures claires” pour faire en sorte que les coupables “répondent de leurs actes“. Il ne devra y avoir aucune tolérance aussi bien “pour ceux qui commettent les crimes” que pour ceux “qui se montrent négligents“, a-t-il assuré. En avril dernier, le pape François avait déjà affirmé que des “sanctions” “très sévères” devaient être appliquées en cas d’actes pédophiles.
“Encourager la prise de conscience“
Le cardinal O’Malley a aussi mis en avant “l’importance de l’éducation” du clergé notamment dans certaines régions d’Asie ou d’Afrique, pour une meilleure prise de conscience de la pédophilie : “Il y a encore tant d’ignorance, tant de déni sur cette question”.
“Nous prévoyons de faire des propositions spécifiques (…) pour encourager la prise de conscience de tout le monde quant aux conséquences tragiques des abus sexuels et aux conséquences dévastatrices du fait de refuser d’écouter, de ne pas relayer les soupçons, et de manquer à soutenir les victimes et leurs familles“, a confirmé le communiqué de la réunion.
“700 prêtres coupables d’abus sexuels“
“Plus de 700 prêtres coupables d’abus sexuels sur des mineurs qui ont été réduits à l’état laïc depuis 2004 directement par le Saint-Siège“, a estimé Mgr SilvanoTomasi, ambassadeur du Saint-Siège auprès des Nations Unies, dans une interview au quotidien catholique italien Avvenire.
En février dernier, le Vatican avait été accusé de protéger les prêtres pédophiles par le Comité des droits de l’enfant. Il avait alors dénoncé la “vision biaisée” de certaines ONG. Une rhétorique reprise ce vendredi par le porte-parole du Saint-Siège sur Radio Vatican, alors que l’Eglise va être auditionné devant le comité de l’ONU contre la torture le 5 et 6 mai. Le responsable a dit s’attendre à une pression d’ “ONG fortement orientées idéologiquement pour insérer dans la discussion sur la torture la question des abus sexuels sur mineurs“.
La commission, elle, devrait être élargie, afin d’inclure des personnes d’autres zones géographiques et d’autres secteurs d’expertise. Des statuts seront proposés au pape, qui devra les valider. Mgr O’Malley a précisé que la commission ne sera pas chargée “de suivre des cas individuels“, et restera “indépendante et autonome.”
Source: France Info
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