Une étude de veille de Pyramid Research, une agence spécialisée dans les études sur les marchés des télécommunications, vient de rendre publique son rapport sur le marché de la téléphonie mobile au Togo. Le rapport livre des chiffres astronomiques sur les recettes des deux sociétés de téléphonie mobile, Togocel et Moov, et épingle le coût élevé de la communication, le plus élevé de l’espace UEMOA. C’est la première fois que l’on a des chiffres sur les recettes des sociétés du secteur des télécommunications.
Ainsi, en 2013, » le marché de la téléphonie mobile au Togo a généré un chiffre d’affaires estimé à 275 millions de dollars US », indique le rapport. Soit un chiffre d’affaires égal à 131 milliards CFA. Le rapport note également qu’il s’agit d’un marché prometteur où il est attendu un taux de croissance annuel composé de 7%, soit 363 millions en 2018.
En 2013, Il est attendu un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 7% sur les cinq prochaines années, soit 363 millions de dollars US en 2018, fruit essentiellement de la demande de services de données (data demand) et de l’amélioration des infrastructures par le déploiement de nouvelles technologies de réseau sur l’étendue du territoire, selon le rapport.
Le rapport met en exergue le caractère très peu concurrentiel, et donc monopolistique, du marché togolais dominé par deux sociétés, avec pour conséquence le coût élevé de la communication, le plus cher de l’espace UEMOA.
Etant donné qu’il n’y a que deux opérateurs de téléphonie mobile sur le marché, Togocel et Moov, faire jouer la concurrence est une question urgente pour le régulateur qui doit faire face aux persistantes et impopulaires interruptions de services. Les prix pratiqués, notamment ceux des données, restent les plus élevés dans l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine).
La solution à un tel problème serait l’arrivée d’un troisième concessionnaire, ce que ne valide pas l’Autorité de réglementation des secteurs des postes et de télécommunications (ART&P), qui attend plutôt ouvrir autrement le marché par l’attribution de licences full MVNO (réseau mobile virtuel étendu).
L’Autorité de réglementation des secteurs des postes et de télécommunications (ART&P) ambitionne à cet effet de faire tendre ces prix vers la moyenne en cours dans l’UEMOA en prenant des mesures pour stimuler la concurrence sur le marché, grâce à l’octroi de licences full MVNO (réseau mobile virtuel étendu), souligne le rapport.
Le rapport indique pourtant qu' »encourager la concurrence dans le secteur des télécommunications est une priorité du Ministère des Postes et de l’Economie numérique du Togo« . L’arrivée d’un troisième opérateur devrait entraîner « une intensification de la concurrence entraînera une réduction des prix et une amélioration du taux de pénétration. »
Le marché de la téléphonie mobile au Togo est un marché florissant, note le rapport.
Les services mobiles vocaux connaîtront un TCAC de 5,25% entre 2013 et 2018, imputable à la baisse des prix. En revanche, la demande de services de données devrait connaître une croissance plus rapide de l’ordre de 28,4%, soit un chiffre d’affaires de 49 millions de dollars en 2018 contre 14 millions de dollars en 2013. Entre autres développements récents en matière de service de données, le lancement de Flooz par l’opérateur Moov – un service qui permet aux utilisateurs de payer des factures, de transférer des fonds et de faire des achats – et le lancement d’un réseau 3G par l’opérateur Togocel à la fin de l’année 2011.
Cependant l’agence Pyramid Research note que le taux de couverture du pays reste faible, surtout dans les zones rurales du Nord. En dépit de l’exiguïté du territoire, Togocel qui est présent au Nord du pays n’a pas fait les investissements indispensables.
L’avenir doit être à des investissements pour améliorer la couverture du pays.
Les opportunités d’investissement seront axées sur l’amélioration des infrastructures de réseau et l’utilisation efficiente des fréquences attribuées, tout en élargissant la couverture du réseau, en particulier dans les régions rurales et du Nord du pays. Est également attendue la mise à niveau (modernisation) du réseau dans la mesure où l’accroissement de la demande de services de données sera critique pour la gestion du trafic, note le rapport.
Le marché de la téléphonie mobile illustre le caractère peu libre du marché des affaires au Togo. En position quasi monopolistique, le gouvernement refuse par l’entremise de l’Art&p l’arrivée d’un concessionnaire qui pourrait fragiliser Togocel, la filiale de la société de téléphonie fixe publique, Togotélécom, une pompe à fric gérée par des kleptocrates à la botte du gouvernement, qui a rejeté l’arrivée des concessionnaires MTN et Orange.
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