Réfugié en France depuis son départ de la présidence suite à son échec, l’ex-président Abdoulaye Wade se rendra ce mercredi 23 avril à Dakar, dans un contexte politique un peu agité par les affaires politico-judiciaires de son fils Karim Wade qu’il veut défendre envers et contre tout.
Ce dernier, détenu depuis un an à la prison de Rebeuss, est envoyé devant un tribunal pour enrichissement illicite. Le procès se tiendra probablement dans deux mois. Lequel procès est vu de l’ancien président du PDS comme une manœuvre politique organisée par son successeur pour écarter un rival sérieux à la présidentielle 2017.
Si Macky Sall a mis mon fils en prison, c’est parce qu’il voyait en lui le seul rival capable de l’affronter, affirme Wade.
Abdoulaye Wade a savamment préparé son retour sur la scène politique. Sur le plan de la communication, il accordé une longue interview au journal Le Monde dans laquelle, tout en épinglant le bilan du Président Macky Sall, il dit que son retour est éminemment « politique ».
J’ai été président de la République pendant douze ans, avant de perdre les élections ; je rentre dans mon pays après deux ans d’absence ; et je suis resté, à la demande des militants, le secrétaire général de mon parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS). Tout cela fait que mon retour est hautement politique, surtout dans les circonstances actuelles où il y a beaucoup de difficultés au Sénégal. Il y a un fort mécontentement : les Sénégalais ont comparé le régime actuel avec le mien et ont tiré les conclusions qui s’imposent, déclare-t-il au Monde.
Son voyage a défrayé la chronique dans plusieurs journaux parus ce matin à Dakar. Abdoulaye Wade envoie des signaux forts à Macky Sall quant à son intention de lui livrer une bataille politique. Il a contacté plusieurs chefs des confréries et attend organiser des manifestations politiques. Quand on connait l’influence des confréries religieuses…. D’ailleurs, le PDS va lui organiser un accueil « digne d’un ancien chef de l’Etat ».
Abdoulaye Wade laisse entendre en sourdine qu’il pourra bien récupérer le mécontentement social en critiquant le bilan peu élogieux de son ancien poulain.
Macky Sall est conscient de la dégradation politique, économique et sociale du Sénégal », déclare-t-il avant d’ajouter, pour défendre son bilan : « Mon retour est hautement politique, les Sénégalais ont comparé le régime actuel avec le mien et ont tiré les conclusions qui s’imposent.
Wade voudrait aussi saisir l’occasion de relancer son parti, le PDS, qu’il considère toujours comme le parti majoritaire.
Le PDS est le parti majoritaire, même s’il est dispersé du fait de l’absence d’un leader capable de fédérer tout le monde », déclare l’ex-chef de l’Etat, qui imagine sans doute son fils Karim passer de la prison à la tête du PDS.
Et il ne se cache pas de menacer Macky Sall :
Je vais lui dire que je ne souhaite pas qu’il y ait un affrontement pour le pouvoir au Sénégal, mais que, pour cela, la démocratie doit revenir.
A 87 ans, celui qui voulait rempiler pour un troisième mandat avant d’être éjecté du fauteuil par la pression populaire et une coalition de ses opposants, n’a pas du tout de quitter définitivement la scène politique. Son refuge en France n’était que de sabbatiques vacances pour se ressourcer. Le vieux est revenu en force…
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