Massacre de centaines de civils au Soudan du Sud, selon l’ONU

Des rebelles ont massacré des centaines de civils lorsqu’ils ont pris le contrôle de la ville de Bentiu, au Soudan du Sud, traquant hommes, femmes et enfants qui avaient cherché refuge dans un hôpital, une mosquée ou encore une église catholique, rapportent lundi les Nations unies.

Capitale de l’Etat pétrolifère d’Unité, Bentiu a été prise d’assaut mardi par les rebelles fidèles à l’ancien vice-président Riek Machar.131226111018-south-sudan-woman-story-top

Ces derniers ont pris les armes en décembre contre les troupes gouvernementales du président Salva Kiir. Ces combats, qui exacerbent les tensions ethniques entre les Dinka, dont est issu Salva Kiir, et les Nuer de Riek Machar, ont fait plus d’un million de déplacés dans le plus jeune pays du monde.

La mission de maintien de la paix de l’Onu au Soudan du Sud (Minuss) rapporte que ses enquêteurs ont confirmé le fait que les rebelles avaient « fouillé un certain nombre d’endroits où des centaines de civils sud-soudanais et étrangers avaient trouvé refuge et (qu’ils avaient) tué des centaines de ces civils après avoir déterminé leur origine ethnique ou leur nationalité ».

La Minuss condamne fermement ces meurtres ciblés commis les 15 et 16 avril ainsi que l’utilisation de la station Radio Bentiu pour répandre un message de haine.

Si certains chefs rebelles ont lancé des appels à l’unité, « d’autres ont diffusé des messages de haine proclamant que certains groupes ethniques ne devraient pas rester à Bentiu et appelant même les hommes d’une communauté à commettre par vengeance des violences sexuelles contre les femmes d’une autre communauté », écrit la Minuss dans un communiqué.

SÉLECTION SUR DES CRITÈRES ETHNIQUES

A l’hôpital de Bentiu, des hommes, des femmes et des enfants de l’ethnie Nuer ont été tués parce qu’ils s’étaient cachés plutôt que de se joindre aux autres Nuers célébrant l’arrivée des rebelles dans la ville. Des personnes issues d’autres communautés du Soudan du Sud ou originaires du Darfour au Soudan ont aussi été prises pour cibles et tuées, affirme l’Onu.

Les rebelles sont aussi entrés dans la mosquée Kali-Ballee, dans une église catholique et dans un bâtiment désaffecté du Programme alimentaire mondial (Pam) où des civils avaient trouvé refuge. Ils les ont séparés selon des critères de nationalité et d’origine ethnique puis les ont soit amenés en lieu sûr soit tués.

« Plus de 200 civils auraient été tués et plus de 400 blessés à la mosquée », dit la Minuss.

Les casques bleus ont sauvé plus de 500 civils à l’hôpital de Bentiu et ailleurs et ils en ont escorté des milliers d’autres qui marchaient en direction de la base de l’Onu aux abords de la ville. L’Onu estime qu’elle abrite désormais plus de 12.000 civils dans cette base.

Après la prise de Bentiu par les rebelles, des Dinka de la ville de Bor, dans l’Etat de Jonglei, ont attaqué jeudi une base de l’Onu accueillant environ 5.000 personnes, essentiellement des Nuer. Ces civils armés prétendaient être des manifestants pacifiques souhaitant remettre une pétition aux Nations unies, avant d’ouvrir le feu une fois à l’intérieur du site.

La Minuss a recensé 58 morts et 98 blessés, dont deux casques bleus indiens. (Bertrand Boucey pour le service français)

Source: Reuters

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