À l’occasion du retour de la Banque Africaine de Développement (BAD) de Tunis à Abidjan, où elle était provisoirement installée pour cause de crise politique en Côte d’Ivoire, il s’est dit au détour de conversations de salon que cette institution regagnait son immeuble de location (appartenant pour la petite histoire à l’ancien Chef du Protocole d’État du Président Houphouët-Boigny).
Mieux vaut tard que jamais, si tant est que la BAD est locataire, de doter la prestigieuse institution continentale de bâtiments en propre. Au demeurant, nonobstant sa fière allure, l’immeuble de location a fait son temps et pris un profil discret dans le contexte de l’impressionnant et majestueux développement de la Capitale ivoirienne.
Abidjan et surtout Dakar, en totale rénovation, offrent aujourd’hui un paysage immobilier et urbain époustouflant par le changement ; celui-ci résulte de retombées de croissances économiques élogieuses sur au moins une décennie dans ces deux pays, nonobstant la pandémie de la Covid-19. Il faut côtoyer ces contrées, Côte d’Ivoire et Sénégal, pour entendre évoquer des projets à Mille milliards de Francs CFA (oui mille milliards) quand chez les derniers de la classe un petit cent-million des mêmes Francs CFA est habillé de loques de méga projet public tellement ça y fait encore évènement.
Côte d’Ivoire et Sénégal, deux pays de loin sempiternels premiers de la classe, ont de tous temps su tirer profit du vivre ensemble du Franc CFA en se dotant de politiques économiques ambitieuses et bien élaborées, en faisant preuve d’inventivité et en maintenant le risque-pays à un seuil attractif pour les investisseurs internationaux. Et bien oui comme heureuses conséquences, ça investit à tour de bras nationaux comme internationaux en Côte d’Ivoire et au Sénégal, parce que les politiques économique, monétaire, budgétaire et fiscale y sont les moins sujettes à critiques et les risques-pays les moins handicapés à la fois par des palabres de médiocres, une politique budgétaire des plus détestables et une politique étrangère problématique.
Le rendu en indicateurs socio-économiques divers traduit incontestablement un élargissement enviable de la richesse nationale en Côte d’Ivoire et au Sénégal, en attente d’une meilleure répartition des fruits de la croissance. Pendant ce temps, en dehors du Bénin en plein effort louable de croissance et développement, faiblement consensuel toutefois pour cause de multipartisme d’apparat, les cinq autres de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa, 1962) flétrissent leur Constitution nationale, qui sans doute entrave le potentiel des tenants du pouvoir d’État à gouverner, dérégulent et indisciplinent leurs dépenses publiques au grand dam des populations, fiscalisent sans ménagement et à pas de charge du Fonds Monétaire International (FMI), versent dans le populisme du m’as-tu-vu diplomatique puis gonflent stériles les biscoteaux et envies d’en découdre, en interne comme en externe, au détriment des vrais enjeux de développement etc.
Autant dire qu’aujourd’hui, un immeuble opportunément pour la Banque Africaine de Développement à Abidjan est certes une bonne et grande nouvelle mais demeure un épiphénomène dans le secteur immobilier et dans l’environnement des succès économiques élogieux de la Côte d’Ivoire.
Vilévo DEVO, 25 novembre 2024.
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