Togo : L’ANC sonne le tocsin de la mobilisation contre la 5ème république

L’ANC n’a pas baissé les bras dans la lutte pour faire barrage au changement constitutionnel opéré par le régime le 6 mai 2024. Au cours d’une rencontre  au siège du parti ce 16 novembre, Jean-Pierre Fabre a lancé la mobilisation de ses militants contre la 5^ème république qui entrera en vigueur en mai 2025 avec la probable désignation de Faure Gnassingbe comme président du Conseil.

La rencontre a tourné autour du document «Il est temps de sonner la révolte contre les forfaitures et les impostures du régime RPT/UNIR», sorti par l’ANC, il y a deux mois. Le manifeste aborde les questions qui inhibent le processus démocratique et empêchent l’éclosion de la démocratie au Togo. Le parti explore les questions relatives à l’iniquité du code et des découpages électoraux qui font injustice à l’opposition, mais aussi d’autres sujets rédhibitoires à l’installation d’une société démocratique et le développement du pays.  Le sujet le plus important demeure le changement constitutionnel qui abolit la constitution de la IV^ème république et fait entrer le pays dans une république dite parlementaire.

¡No pasarán!

Pour Jean-Pierre Fabre, la 5^ème république va installer un pouvoir à vie pour Faure Gnassingbe. La perspective d’un pouvoir ad vitam aeternam, avec toutes les reproductions sociales induites, ne l’enchante guère. «Le père a conduit le pays avec les Natchaba, Mivedor ; le fils le conduit avec les fils de ceux-là, et vous êtes là à les regarder faire», dit-il à ses militants. Puis, il indique ainsi que les dirigeants actuels sont tous les héritiers du RPT, parti unique parti-Etat qui a gouverné le pays pendant 38 ans.

«No passaran!», ils ne passeront pas, lance le président national de l’ANC pour sonner le tocsin de la mobilisation.  Chaque deux semaines, les militants se retrouveront au siège du parti pour faire l’évaluation de la situation. «C’est en vue des manifestations que nous allons programmer. Nous sommes donc en train de rassembler nos forces», a précisé M. Fabre.

Même si la rue semble calme, les oppositions affûtent néanmoins leurs armes pour 2025. D’ores et déjà, plusieurs fronts politiques se mobilisent à la fois sur le plan local et dans la diaspora.