Riz avarié: La Brasserie du Bénin est responsable du scandale de la décharge publique d’Agoè

La Brasserie du Bénin est  le responsable du déversement du riz avarié sur la décharge publique d’Agoè-Legbassito, selon un communiqué de la société brassicole portant «clarifications sur la destruction d’un lit de riz impropre».  

Le 30 septembre des vidéos circulant sur Internet montrent l’image scandaleuse de centaines de personnes ramassant du riz sur une décharge publique à Agoè-Legbassito, Commune d’Agoè. Il s’est passé plus de 48 heures, avec beaucoup d’incertitude chez les autorités politiques et sanitaires sur l’origine du riz, avant que la Brasserie du Bénin, société brassicole de droit togolais,  reconnaisse sa responsabilité.

Le communiqué, alambiqué, souligne qu’il s’agit bien d’une «destruction de cargaison de riz déclassé pour non-conformité à nos normes de qualité industrielle».

La BB souligne également qu’il s’agit d’une «destruction contrôlée sous la supervision d’un huissier», sans toutefois laisser entendre comment le public a fini par avoir accès au riz avarié censé être détruit. La société réaffirme néanmoins son «engagement indéfectible à protéger la santé publique avant tout et à respecter les normes les plus rigoureuses».

Des normes de qualité industrielle douteuses ?

Les normes de destruction des produits déclassés de la BB suscitent cependant indignations et questions. Détruire un riz avarié sur une décharge publique fait-elle partie des normes de sécurité les plus rigoureuses ?

 «…la sortie de la #BB pour des clarifications, sème plus de confusion. » Pour détruire on ne décharge pas à l’air libre, qui plus est sur une décharge publique», écrit Dr Gilbert S. Tsolenyanu, Secrétaire général du Synphot sur X, anciennement Twitter.

La question se pose en effet quant aux normes observées par la société brassicole installée au Togo depuis 1964 par les Allemands avant d’être racheté par le groupe français Castel dans les années 1990.

Détruire sur une décharge publique est dangereuse. A l’évidence la BB n’aurait pas de HACCP, acronyme qui désigne une méthode qui définit la norme internationale concernant la sécurité des aliments sur le marché. Selon un ancien employé de la BB, la société avait licencié un psychologue qui demandait la réforme des normes de HACCP. Le psychologue licencié, un ancien membre du parti politique CCP, aurait même taxé l’entreprise d’être dangereuse pour la société.

«En principe, la BB devrait disposer d’incinérateur pour de tels problèmes au lieu de répandre les produits à l’air libre sur une décharge», dit un ingénieur togolais sous anonymat.

 Depuis longtemps, la BB déversait  à travers des canalisations  ses déchets derrière le champ de tir militaire à Agoè, laissant un environnement pollué. C’est avec la transformation de cet espace en une installation gazière qui a poussé la BB a choisir la décharge  publique d’Agoè-Legbassito. Les autorités togolaises sont parfaitement au courant des pratiques de la BB.

 


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A propos Komi Dovlovi 1148 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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