C’est une avancée capitale que l’un des principaux pays membres du Conseil de sécurité soutienne clairement et ouvertement l’entrée de l’Afrique au Conseil de sécurité. Les pays du continent ont revendiqué cela depuis plusieurs années sans recevoir l’attention ni l’écoute des puissances qui dominent aux Nations Unies.
L’Administration Biden soutient la création de deux sièges permanents pour les pays africains au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) et d’un siège tournant pour de petits pays insulaires en développement, doit annoncer jeudi 12 septembre l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.
Cette annonce survient au moment où Washington veut apaiser ses relations avec l’Afrique, où de nombreux pays sont mécontents du soutien apporté par l’administration américaine à l’offensive d’Israël dans la bande de Gaza. Cela peut aussi être compris comme une réaction pragmatique aux luttes d’influence entre les Etats-Unis et la Russie sur le continent, mais également comme une stratégie visant à contrer l’influence de la Chine dans la région.
Un processus complexe
Des voix africaines et non africaines sont unanimes pour reconnaitre l’injustice de la représentation au Conseil de sécurité qui est héritée de l’après-Seconde Guerre mondiale. Cependant la réforme du Conseil de sécurité est un véritable serpent de mer, compte tenu des divergences sur la future composition et l’avenir du droit de veto. Une telle réforme nécessiterait l’adoption puis la ratification par deux-tiers des 193 Etats membres, dont les cinq membres permanents du Conseil qui détiennent le droit de véto.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, soutient une réforme du Conseil de sécurité, qui « correspond exactement à la situation post-deuxième guerre mondiale (…) ». Le conseil « a un problème de légitimité, a un problème d’efficacité, et il doit être réformé », a-t-il précisé mercredi à Reuters.
Le véritable point de discorde concerne l’octroi ou non du droit de véto au nouveaux membres d’une part et la conservation ou la suppression de ce droit pour les membres permanents actuels.
Le « Pacte de l’Avenir » qui doit être adopté le 22 septembre par les 193 Etats membres de l’Onu se penche sur cette question. Le dernier projet de texte, encore susceptible d’être modifié, s’engage sans calendrier à une réforme du Conseil en « traitant l’Afrique comme un dossier spécial ».
Ahmed Django ( journaliste stagiaire)
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