L’Etat s’apprête à privatiser la CEET (Compagnie d’énergie électrique du Togo) selon une source très proche des parties prenantes. L’acquéreur serait EDF (Electricité de France) détenue à 80% par l’Etat français.
Si cette information se confirme, ce sera la deuxième fois que la société d’énergie électrique détenue à 100% par l’Etat togolais sera privatisée.
La première fois avait connu de mauvais augures. Au début des années 2000, la cession partielle du capital de la CEET au canadien Hydro-Québec et la française Elyo s’était mal déroulée. L’on avait parlé de Togo Electricité. Ruptures de la fourniture d’énergie, coupures intempestives, baisses de tension, ont obligé l’Etat du Togo à un bris unilatéral du contrat. C’était un contrat de cinq ans, reconductible, pour lequel le groupe avait proposé 21,74 milliards de francs CFA (31,7 millions de dollars). Elle devait se charger uniquement de la distribution et de l’extension du réseau, l’Etat gardant la main sur la CEET.
Les Canadiens ont alors porté plainte contre l’Etat du Togo pour rupture abusive de contrat devant le Centre International de Règlement des Différends relatifs à l’Investissement (CIRDI). Et le Togo fut condamné à payer 29 milliards CFA.
La question de l’énergie au Togo reste cruciale et coûteuse pour le contribuable, et les responsables politiques ont du mal à trouver une solution adéquate.
Entre 2006-2008, pour solutionner le problème du déficit d’énergie- le Togo importait plus de 84% d’électricité du Ghana alors en grave crise énergétique, le gouvernement a eu recours à Contour Global, une société américaine, fournisseur d’une centrale thermique devant produire 100 MW. Le financement du projet a été entièrement organisé et assuré par l’Overseas Private Investment Corporation (« OPIC ») des États-Unis. Coût de l’opération : 25 millions de dollars et un contrat de 25 ans. Or la centrale thermique de Contour Global utilise trois carburants différents, le gaz naturel, le fioul lourd (HFO) et léger (LFO). Le projet a misé sur le gaz naturel du Nigéria, défaillant au lancement.
Résultat : le projet s’est révélé foireux avec un coût de production de l’électricité prohibitif, soit trois fois plus cher que l’électricité produite localement ou importée.
Les privatisations recommandées sous la houlette des institutions de Bretton Woods, des Etats-Unis et de la France, n’ont jusqu’alors pas produit le meilleur effet à l’économie togolaise.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire