Le président sortant Roch Marc-Christian Kaboré remporte la présidentielle d’après les résultats provisoires.
Avec 57,74% des voix, il caracole en tête, loin devant le surprenant Eddie Komboïgo (15,63%), du CDP, le parti fondé par l’ancien président Blaise Compaoré, et le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré, en net recul avec 12,96%. L’ancien vice-directeur de l’OMC, Ablassé Ouedraogo n’a pu recueillir que 1% ainsi que l’ancien premier ministre de la transition, le Colonel Isaac Zida, en exil volontaire au Canada.
L’opposition conteste les résultats, évoquant des fraudes massives et des incidents ayant émaillé le déroulement du scrutin. La Commission électorale et les observateurs internationaux de l’UA et de la CEDEAO ne sont pas de cet avis et affirment que le scrutin a été libre, transparent et démocratique.
Le résultat final sera proclamé par le Conseil Constitutionnel, la plus haute juridiction du pays.
La présidentielle s’est déroulée dans un climat d’insécurité, une partie non négligeable du pays, surtout les zones situées au nord et au centre, n’a voté que partiellement.
Malgré les velléités de contestation des résultats par l’opposition, il semble que la classe politique ne semble pas vouloir faire des vagues au-delà des joutes devant le Conseil Constitutionnel.
Les Burkinabé voudront certainement vaquer à d’autres occupations et laisser la période électorale derrière, histoire de ne pas affaiblir davantage un pouvoir politique engagé dans la lutte contre le terrorisme. Ils préféreront tourner la page.
Les préoccupations du quotidien prendront rapidement le dessus
Reste que la deuxième place du candidat de l’ancien régime, Komboïgo, peut nourrir de vives inquiétudes. Il ne s’agit pas d’une bonne nouvelle pour toute la classe politique. Elle est d’abord synonyme du déclin notable de l’opposition classique et surtout de Zéphirin Diabré qui devrait perdre son titre de chef de file de l’opposition.
Ensuite, c’est un défi lancé au président Roch Kaboré accusé de pusillanimité dans la lutte contre l’insécurité. Le retour en grâce du parti de Blaise Compaoré signifie également l’incapacité du président sortant à résoudre les problèmes de développement et la question de l’insécurité.
Enfin, la volonté du CDP de ramener le tombeur de Thomas Sankara à Ouagadougou, si elle pouvait paraître ridicule il y a quelques mois, n’est plus de l’ordre de l’illusion et peut être concrétisée. D’ailleurs, le président sortant se déclare ouvert à toute éventualité.
Le Burkina Faso a fait une révolution populaire en octobre 2014, la rue a chassé du pouvoir Blaise Compaoré, après plus de 27 au pouvoir. Le pays a connu une première élection démocratique en 2015 qui a porté M. Kaboré au pouvoir.
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