Peut-être par souci d’éviter les conséquences imprévisibles d’un scandale judiciaire dans la villa de Kara, le tribunal correctionnel de Kara a reporté sans explication le verdict dans l’affaire des professeurs titulaires contre l’universitaire Sasso Pagnou.
Sasso Pagnou n’a pas su hier 9 janvier à quelle sauce le tribunal correctionnel de Kara a bien voulu le manger dans le procès du pot de fer contre le pot de terre qui l’oppose aux professeurs titulaires Dodzi Kokoroko, Adama Kpodar, Babakane Coulibaley et Koffi Ahadzi-Nonou. Peut-être un hasard de calendrier du tribunal. Pourtant le président du tribunal avait signifié en décembre dernier que la sentence allait être donnée hier jeudi, 9 janvier.
On ne connaîtra peut-être jamais les raisons d’un tel report. Mais toujours est-il qu’en pleine période électorale, on se doute bien qu’une décision défavorable au maître-assistant Sasso Pagnou ferait quelque peu désordre. Ce dernier, président des scouts du Togo et enseignant en fiscalité, est réputé pour sa popularité auprès des étudiants de la Faculté de droit et de l’économie de l’Université de Kara.
Sasso Pagnou a affaire à forte partie. Malgré la mauvaise réputation des plaignants, suspendus pour trois ans par le Cames des activités de l’Enseignement supérieur sur le plan régional, ils ont toujours bonne réputation auprès des autorités officielles du Togo. Adama Kpodar et Dodji Kokoroko conservent toujours leurs postes de présidence dans les deux universités du pays. Et pour prime à la casserole, le professeur Babakane Coulibaley vient d’être nommé à la Cour constitutionnelle, tandis que Koffi Ahadji-Nonou, 65 ans et en fin de carrière, a été célébré à l’Université de Lomé comme un « universitaire exceptionnel ».
Les quatre professeurs titulaires ont porté plainte contre Sasso Pagnou pour « accusations mensongères » et « d’avoir dans les mêmes temps et lieu, publiquement par courrier électronique adressé au CAMES, porté atteinte à l’honneur et à l’égard dû au rang ». Grosso modo, dans un message électronique d’information au Cames, Sasso Pagnou a accusé les plaignants de travailler en réseau pour favoriser leurs amis ou faire échouer certains universitaires, lors des évaluations pour la carrière d’enseignant. Le procès est vu comme un moyen de faire taire un enseignant gênant, car deux des plaignants ont été sévèrement condamnés par le Cames, tandis que la même affaire concernant le troisième, Babakane Coulibaley, est actuellement en instruction.
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