Lycée français de Lomé: Les enseignants menacent de faire grève à la rentrée ce 2 septembre

Le préavis de grève, reconductible, prend effet à la rentrée du 2 septembre, les syndicats revendiquent le rétablissement des droits sociaux que n’a cessé de sabrer depuis cinq ans, le proviseur Laurent Thomas. Ce dernier s’est spécialisé dans le rabotage des contrats et le gel des salaires du personnel.

De fortes perturbations planent sur la rentrée au Lycée français de Lomé ce 2 septembre. Les syndicats, manifestement las de l’indifférence de l’Association des parents d’élèves du lycée français (APELF) et des méthodes du proviseur aux doléances des syndicats (SNES-FSU et SGEN-CFDT-STT), ont décidé de faire un débrayage à la rentrée ce 2 septembre 2019.

La grève est reconductible si la plateforme de revendication de la préservation des droits sociaux ne sont pas acquis, indique le syndicat dans un communiqué dont Le Temps a eu copie.

Réduction au forceps des acquis sociaux

Les syndicats dénoncent l’effritement des acquis sociaux depuis les cinq dernières années et l’apparente volonté d’obstruction des activités pédagogiques de la part du proviseur Laurent Thomas. Grosso modo, le proviseur Laurent Thomas prend depuis quelques années les mesures anti-sociales visant particulièrement les droits des enseignants locaux, et ce sans aucun dialogue. 

Ainsi les syndicats accusent-ils la réduction de la « durée des vacances scolaires de 50  à 45  jours  pour  les  agents  de maitrise,  sans  dialogue social  ni compensation comme le  prévoit  la  loi ».

Sans autre forme de procès, à la rentrée académique 2018-2019, le proviseur a rogné la durée des contrats locaux, qui passe ainsi à 10 mois au lieu des 12 règlementaires pour l’année du premier contrat de travail à durée déterminée (CDD).

A la fin de l’année académique 2018-2019, « c’est  le  principe  acquis  de  renouvellement  des CDD  de  2 ans pour les  personnels  non-Togolais, en  contrat local», qui  est sabré par  le  proviseur. En lieu et place, ce dernier propose  un  CDD  d’un  an  au  lieu de deux  ans,  malgré  l’avis  favorable  du Comité  de  gestion, soulignent les syndicats. Le Comité de gestion a également  gelé « sans concertation » l’augmentation  annuelle  de 2,5%  des  salaires, les délégués du personnel furent éjectés  du Comité de Gestion, l’instance décisionnaire du Lycée  Français  de Lomé.

Les syndicats exigent le rétablissement de tous leurs droits, à savoir le « dégel de l’augmentation des salaires » en contrat local, le « respect  de  la  durée  des  CDD  de  2  ans pour  les  personnels  non  Togolais ». Ils  réclament  l’application du principe  de CDD  de 2  ans  également  aux personnels  Togolais  (après  la  première  année  de CDD), ainsi que le respect  du principe  d’un  an de contrat  de date  à date  des personnels  nouvellement  recrutés au  Lfl.

Le Comité de gestion et le proviseur Laurent Thomas cristallisent les tensions

A l’origine de la grogne, le proviseur Laurent Thomas et sa méthode de tout casser à la hussarde. Il n’a de considération pour personne, et méprise l’Inspection du Travail et des lois sociales du Togo. Arrivé en 2018, il n’est pas comptable de toutes les mauvaises passes que traversent le personnel.

Ainsi a-t-il mis en échec une réunion de conciliation le 10 juillet, qui devrait rassembler lui et les délégués des syndicats. La réunion était convoquée à l’instigation de Mme Amana-Dourma Abidé, le chef de service de l’Inspection du travail. Une rencontre convoquée alors que les syndicats avaient lancé un premier préavis de grève le 3 juillet 2019.

Ces méthodes managériales ne s’arrêtent pas là. M. Laurent Thomas est également accusé de perturber le déroulement des projets pédagogiques.  Il a, par exemple, empêché, souvent avec des arguments sans fondements, le projet patrimoine destiné à faire connaître le plasticien togolais Paul Ahyi. « Pendant  la semaine de la presse des lycées français, une visite pédagogique dans une radio de la place était en projet, et il fallait juste un courrier de la part du proviseur au directeur de la radio, mais le courrier n’a jamais vu le jour », déclare un enseignant au journal Le Temps.

Les décisions du Comité de gestion et celles du proviseur concernant les travailleurs locaux exacerbent les tensions avec les enseignants. Le lycée français compte près d’un millier d’élèves, dont une majorité de Franco-togolais.


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A propos Tony Feda 145 Articles
Journaliste indépendant. Ancien Fellow de l'Akademie Schloss Solitude (Stuttgart, Allemagne), Tony FEDA s’intéresse à la sociologie, la culture- ses domaines de prédilection sont la littérature et les arts de la scène du Togo. A travaillé pour plusieurs journaux dont Le Temps, Notre Librairie. www.culturessud.com. Depuis août 2018, s'inspirant de Robert Park et de Bourdieu, il entame sur son blog www.afrocites.wordpress.com des projets sur des thèmes concernant la ville.

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