Le général Damehane Yark menace le pasteur Edoh Komi de poursuites judiciaires

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile menace de poursuivre en justice le pasteur Edoh Komi, responsable de l’association MMLK, pour avoir publié un communiqué donnant une version contraire dans l’affaire des deux braqueurs présumés tués par police, le 28 juillet dernier.

Le ministre a fait cette déclaration en marge d’une conférence de presse portant sur le bilan semestriel des accidents de la route, le 9 Août dernier.

Le 28 juillet dernier, le chef de la police nationale a annoncé la mort de deux braqueurs, après échange de « feu nourri » dans la zone portuaire. Cependant, le lendemain, les parents des braqueurs présumés et des témoins infirment la version de la police. Les présumés braqueurs seraient arrêtés dans un village d’Aflao,  menottés avant d’être conduits vers une destination inconnue par des personnes s’apparentant à des agents dépositaires de l’autorité publique. Ce qui laisserait  planer l’idée d’une exécution sommaire.

Après visite aux témoins et  parents des victimes, et recoupement des informations, le pasteur Edoh Komi produit un communiqué confirmant la version d’une affaire moins cohérente que la position de la police. C’est ce communiqué qui suscite la désapprobation et l’indignation du général-ministre ainsi que sa volonté de poursuivre le pasteur Edoh.

 «Nous n’avons aucune raison d’aller prendre les citoyens à la maison [et de les abattre, c’est la rédaction qui souligne]», a déclaré le ministre Yark Damehane.

La défense du ministre Yark

Le ministre appuie sa défense sur l’itinéraire criminel du nommé « Cimetière ».  Sémékonawo Koffi alias Cimetière, présenté comme un peintre par les témoins, a été successivement arrêté en 2011 pour tentative de vol de moto, arrêté le 10 février 2012 par le SRI  et déposé le 12 février  à la prison civile de Lomé. Il a été également arrêté en 2015 pour implication dans le vol dans une institution de microfinance à Agou. Un parcours de récidiviste qui tendrait à attester de la version de la police, à en croire le général.

Cependant, la CNDH (Commission nationale des droits de l’homme) s’est autosaisie de l’affaire pour plus d’investigations. Une intervention de la CNDH qui a eu le mérite d’éteindre le tollé médiatique soulevé par l’affaire. La menace du ministre Yark est d’autant plus surprenante que l’immixtion de la CNDH est liée à l’appel du MMLK.

Une menace à prendre au sérieux, son objectif inavoué pourrait être la dissuasion d’éventuels curieux à investiguer sur cette affaire.


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A propos Tony Feda 151 Articles
Journaliste indépendant. Ancien Fellow de l'Akademie Schloss Solitude (Stuttgart, Allemagne), Tony FEDA s’intéresse à la sociologie, la culture- ses domaines de prédilection sont la littérature et les arts de la scène du Togo. A travaillé pour plusieurs journaux dont Le Temps, Notre Librairie. www.culturessud.com. Depuis août 2018, s'inspirant de Robert Park et de Bourdieu, il entame sur son blog www.afrocites.wordpress.com des projets sur des thèmes concernant la ville.

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