Mort suspecte de deux présumés malfrats : S’agit-il d’une exécution extrajudiciaire ?

Le  28 juillet  2019, un communiqué des autorités de la police annonce que le Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN)  a abattu deux braqueurs dans la nuit de samedi à dimanche à Kanyikopé (zone portuaire), après des « échanges nourris ».

Yaovi Okpaoul, le directeur  général de la police a même déclaré qu’il n’y a pas eu « heureusement » de perte du côté de la police à cause de la possession « d’armes de petit calibre » par les malfrats. Selon le lieutenant-colonel Yaovi Okpaoul, les deux malfrats présumés étaient déjà impliqués dans le braquage d’un agent de l’Office togolais des recettes (OTR) à Casablanca, courant mois de juillet.

Auprès des corps gisants des présumés malfrats, il y a une machette et une moto.

Cependant deux vidéos circulant sur les réseaux sociaux Whatsapp et Facebook contredisent  sérieusement la version du GIPN et laissent penser que les deux présumés malfrats ne seraient pas abattus pendant des échanges de feu  « nourris » avec la force publique ni qu’ils étaient sortis librement  dans la nuit du 27 juillet pour commettre des délits.

Version contradictoire des proches des victimes

Dans les vidéos parlent trois témoins, la sœur et deux voisins de Kofi alias Cimétière, l’un des présumés malfaiteurs. Le second présumé bandit se nomme Dekpo Mlatawo. Les deux sont respectivement menuisier et peintre de leur état.  Selon les deux voisins- ce que confirme également la version de la sœur de Cimétière-, deux individus en uniforme et deux civils seraient venus arrêter et menotter Cimétière  à son domicile le samedi 27 juillet à 23H30 et l’ont amené à une destination inconnue.  Les mêmes individus auraient procédé à l’arrestation de Dekpo Mlatawo cette même nuit du 27 juillet quasiment au même moment.

Aussi, le dimanche, les proches sont-ils partis à leur recherche dès le matin avant d’apprendre la terrible nouvelle de leur mort par les réseaux sociaux. Les proches, stupéfaits, affirment qu’une chose est certaine : Cimétière et Dekpo Mlatawo ne sont pas allés voler cette nuit du 27 juillet puisqu’ils étaient dans les mains des forces de l’ordre. La moto près du corps n’appartient même pas aux deux malfrats présumés (victimes?), elle est même différente de celle leur appartenant et qui serait emportée par la police.

Comment comprendre alors qu’ils se soient libérés de leurs chaînes, ont enfourché une nouvelle moto pour aller perpétrer des délits à main armée ?

L’affaire intervient dans un contexte d’insécurité généralisée à Lomé et à l’intérieur du pays. La capitale dénombre chaque semaine au moins un braquage. Le ministre de la Sécurité en est réduit à n’établir que des statistiques. Les responsables des braquages courent toujours.

Le directeur général de la police nationale doit éclairer l’opinion publique et faire toute la lumière sur ce qu’il s’est réellement passé dans la nuit du 27 au 28 juillet.

Les présumés ont une famille et des enfants. Ils doivent les raisons pour lequelles leurs parents ont été abattus.


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A propos Komi Dovlovi 1103 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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