En attendant la tenue effective du procès le 22 avril prochain, à Kara, les protagonistes sont attendus devant le Comité éthique du CAMES, ce 16 avril à Ouagadougou-capitale de siège-, où ils seront entendus sur le limon de cette affaire : l’accusation d’instrumentation du CAMES par certains responsables hiérarchiques des universités du Togo dans le but inavoué de régler des comptes à leurs collègues enseignants. Dans le cas d’espèce, Sasso Pagnou, universitaire à la Faculté de droit et des sciences politiques de l’Université de Kara, accuse les professeurs Dodji Kokoroko et Adama Kpodar d’être intervenus, courant années 2014 et 2016, pour le faire recaler à sa candidature au statut de maître-assistant.
Le tribunal de première instance de Kara, statuant en matière correctionnelle dans l’affaire de trois dirigeants universitaires togolais contre Sasso Pagnou, a reporté le procès au 22 avril prochain, selon des sources proches du tribunal.
Un détachement de gendarmes a été déployé ce matin au Palais de justice de Kara pour empêcher les étudiants d’assister au procès. Les étudiants de la Faculté de droit et des sciences politiques de Kara avaient lancé un appel de soutien à leur enseignant Sassou Pagnou via le réseau social Whatsapp.
L’enseignant Sasso Pagnou est poursuivi pour « atteinte à leur honneur et rang » de Messieurs Dodji Kokoroko, Adama Kpodar, Babakan Coulibaley, respectivement président de l’Université de Lomé, vice-président de l’Université de Kara, et vice-doyen du département de droit et des sciences politiques de l’Université de Kara.
M. Sasso Pagnou est accusé d’avoir dans un courriel adressé au Secrétariat général du CAMES cité nommément les trois dirigeants universitaires togolais comme faisant partie d’un “réseau” instigateur de ses doubles échecs à la candidature de maître-assistant, premier grade universitaire, en 2014 et 2016.
Les trois universitaires togolais sont effectivement au cœur de cette affaire qui ternit l’image du CAMES. Ils instrumentaliseraient l’institution à des fins de règlement de compte, visant principalement à faire échouer les candidats togolais et béninois avec lesquels ils auraient maille à partir. Des rapports d’évaluation des articles publiés par des candidats au CCI et à l’agrégation ont ainsi mystérieusement disparu.
Les professeurs Dodji Kokoroko et Adama Kpodar, visés par les plaintes de M. Sasso Pagnou, ont ainsi été suspendus depuis un an, dans l’attente d’une confrontation publique ce 16 avril prochain, à Ouagadougou, capitale de siège du CAMES.
Leurs premières suspensions produites en 2016, ont été confirmées en 2018.
Malgré le scandale, il existerait une omerta autour de l’affaire. Plusieurs enseignants impliqués dans les plaintes ont refusé de témoigner au journal Le Temps. Seuls deux ont répondu à nos questions.
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