Togo : François Boko révèle les intrigues qui ont fait foirer son retour au pays

L’ancien Ministre togolais de l’intérieur Akila-Esso Boko n’a pu regagner Lomé hier comme il le prévoyait. L’avocat togolais qui vit en exil en France depuis 14 a confié à notre confrère L’Express quelques détails sur son retour avorté. Il parle notamment du rôle des autorités de Lomé et celui joué par les responsables français.

“Tôt ce matin, à Roissy, j’ai accueilli mon avocat américain, qui arrivait vers 7h00. Puis nous nous sommes dirigés, en compagnie des quatre autres membres de ma délégation, vers le comptoir d’enregistrement. Une agente d’Air France m’a rattrapé dans la file d’attente et m’a prié de lui montrer mes documents de voyage. “C’est lui, c’est bien lui”, a-t-elle glissé à son collègue au vu de mon passeport. Cette dame m’a alors signifié que le pouvoir togolais s’opposait à mon embarquement; précisant que dans le cas où je serais à bord, elles refuseraient l’autorisation d’atterrir. J’ai eu beau argumenter, rien n’y a fait.  

Hier mercredi, à 9h00, j’avais rencontré à sa demande Franck Paris [le conseiller Afrique d’Emmanuel Macron]. Lequel m’a indiqué qu’un émissaire de la présidence togolaise -en l’occurrence Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique et homme de confiance du chef de l’Etat Faure Gnassingbé- lui avait clairement indiqué que je n’étais pas le bienvenu au pays, les autorités locales n’étant pas en mesure d’assurer ma sécurité. Ce à quoi j’ai répondu que je maintenais mon départ. “Décision regrettable”, a commenté Paris, m’invitant à différer mon voyage et suggérant qu’il était encore possible de négocier. Informé de mon intention de publier un communiqué dénonçant cet oukase, le conseiller élyséen m’a invité à ne pas mentionner le fait que le veto m’avait été transmis non directement, mais par un canal diplomatique français. 

Tout cela confirme ce que je craignais: le régime en place ne veut à aucun prix que je rentre à temps pour concourir lors de la présidentielle de l’an prochain.Que vais-je faire désormais? Sans doute saisir la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).”

Avec l’Express


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