La tension est palpable, même si du côté des autorités togolaises on ne veut rien laisser paraître. Plusieurs organisations et personnes individuelles ont lancé des appels pour un “accueil chaleureux” à l’ancien ministre de l’intérieur. Ce soir à 17h45, François Akila-Esso Boko reviendra au Togo à bord du vol d’Air France attendu à 17h45 à Lomé.
Des appels (anonymes) et d’autres attribués à des organisations de la société civile sont lancés dans diverses langues du pays, invitant la population à se rendre à l’aéroport en vue de l’accueil. Du coté des acteurs politiques de l’opposition, on n’a pas encore vu de prise de position publique.
Hier sur TV5 Afrique, c’est un François Boko quelque peu ému qui a confirmé qu’il reviendra au pays en dépit de la non délivrance d’un passeport par les autorités togolaises. Ci-dessous la vidéo de l’entretien accordé par l’avocat togolais à TV5.
Sérénité dans l’entourage de Boko
Revenu à Lomé hier pour l’occasion, M. Dany Ayida membre de la société civile togolaise et vivant également à l’étranger, qui ne cache pas sa proximité avec l’ancien ministre, assure que tout est fin prêt pour l’accueil à Lomé de l’opposant.
Il n’y a pas de dispositif particulier; des amis et parents de Me Boko iront l’accueillir et l’accompagneront chez lui. A-t-il confié au Temps.
Il ajoute en outre que “pour la sécurité de l’intéressé et vue l’attitude des autorités togolaises quant à ce retour, rien ne sera fait pour leur donner l’occasion de sévir contre les sympathisants du leaders“. Ce qui sûrement n’empêchera pas des dizaines voire centaines de proches et curieux de prendre d’assaut l’aéroport Gnassingbé Eyadema, pour constater de visu le retour du prodige.
Deux avocats étrangers pour Me Boko
C’est Me Alain Fénéon, avocat au barreau de Paris et réputé spécialiste des médiations internationales qui s’occupe de discuter avec les autorités togolaises. Il est à Lomé depuis quelques jours et a eu plusieurs entretiens en vue d’obtenir l’assurance des dirigeants togolais quant la sécurité de Boko. A part lui, on signale également l’implication dans le dossier de Me Stephen Grogoza, un avocat américain de renom. Ce dernier était avec l’ancien ministre togolais lors de son séjour au milieu du mois de mars à Washington, où il a eu des entretiens au Département d’Etat et au Congrès des Etats-Unis. Il est probable que cet avocat fasse également le déplacement de Lomé, au côté de son collègue opposant togolais.
François Boko a donc pris des mesures spéciales pour se rassurer, du moins sur le plan juridique et administratif, avant de mettre le pied dans son pays. Il est ressorti des différentes tractations qu’aucune plainte n’existe contre lui, en dépit des folles rumeurs distillées à travers les réseaux sociaux laissant croire que l’Etat-major des Forces Armées Togolaises aurait agi dans ce sens à la suite de la démission du ministre en 2005.
Les débats vont bon train dans les milieux politiques et autres acteurs sur le rôle que François Boko pourrait jouer une fois rentré dans son pays. Si sa candidature à la présidentielle de 2020 n’est qu’un secret de polichinelle, il faut admettre que le retour de l’enfant terrible de Tchitchao suscite des émois tant au sein du régime en place que de l’opposition traditionnelle.
K. Agboglati
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