Finances: Le Gouvernement veut vendre l’UTB avant fin 2019

Le gouvernement togolais veut vendre la Banque avant la fin de l'année 2019

Après plusieurs tentatives infructueuses on annonce pour bientôt la relance d’une procédure devant aboutir à la privatisation de l’Union Togolaise de Banque. Le gouvernement togolais en a donné la garantie au Fonds Monétaire International et a même obtenu l’accord du parlement pour entamer les consultations devant retirer du giron de l’Etat cet établissement qui est l’un des tout derniers relevant du secteur public.

Dans un document transmis au FMI en fin d’année dernière et dont Le Temps a pu avoir une copie, les autorités du Togo sont claires sur leurs intentions. Elles promettent de:

« recruter un cabinet d’audit pour évaluer la valeur économique de cette banque, afin d’aiguiller les décisions sur la gamme des offres acceptables. », peut-on lire.

Et pour mener l’opération, le ministère de l’économie et des finances du Togo va recourir aux services d’un « conseiller international en transaction ». Selon nos sources au sein de ce département ministériel certains cabinets internationaux seraient consultés pour trouver ledit expert. Mais ces sources ne précisent pas s’il s’agit d’un cabinet ou d’un consultant individuel qui interviendrait pour aider dans le processus de privatisation de l’UTB.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement togolais tente de se séparer de l’UTB. Deux ou trois procédures avaient été lancées par le passé, sans que des repreneurs sérieux aient été trouvés, ou sans que la partie togolaise ait accepté de mener les procédures jusqu’à leur terme. Cette fois-ci, on voit que ce n’est pas de bon gré que les choses se font. Le gouvernement va jusqu’à donner des garanties au FMI tout en lui soumettant un échéancier pour l’exécution de la vente de la banque publique.

« Dans le but d’assurer une privatisation saine d’un point de vue stratégique et financier, le calendrier pourrait accuser un retard qui dépendrait de l’évaluation du conseiller international en transactions et de sa capacité à poursuivre le travail rapidement », lit-on dans le document envoyé par le MFPF à l’institution de Bretton Woods.

Le gouvernement promet de terminer l’opération de cession de l’UTB au « plus tard en septembre 2019 ». Mais même si le FMI donne toute sa bénédiction à la finalisation du processus de privatisation, il faudra que le Togo obtienne l’autorisation préalable de l’Union Economique Ouest-Africaine (UMOA), dont l’autorité en matière de privatisation est réputée exigeante.

L’UTB a connu plusieurs cas de malversations décriées mais n’ayant guère donné lieu à des poursuites. Les actifs de l’établissement bancaires ne seraient pas fables, raison pour laquelle les tentatives de privatisation entamées dans le passé n’ont pas abouti.

Cette banue a été réée en 1964 sous forme de société d’économie mixte. Son capital était détenu par l’Etat togolais, le Crédit Lyonnais, la Deutsche Bank et la Banca Commerciale Italiana, qui détenaient respectivement 35 %, 18 % et 12 % des actions. Ces co-actionnaires se sont retiré en 1994, après l’échec du processus de démocratisation. L’Etat est aujourd’hui l’unique actionnaire de l’UTB dont le capital est estimé à 10 milliards de francs CFA.

Josépine Bawa


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A propos Joséphine Bawa 55 Articles
Responsable Desk politique et Afrique Joséphine Bawa capitalise 17 ans d'expérience en matière de communication et journalisme. Diplômée de Wit University (Johannesbrg, South Africa) elle a collaboré avec diverses agences de presse internationales dont AP, Reuters. Josephine dirige le desk politique de la Rédaction du journal Le Temps. Joséphine est également consultante auprès de plusieurs cabinets en Afrique et en Amérique du Nord.

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