Le commissariat de Dapaong et EAGLE-Togo étaient en alerte sur la piste d’individus qui avaient pour activité le trafic d’espèces protégées. Trafic illicite
Le 26 juin 2017, deux individus ont été arrêtés à Dapaong, dans le nord du Togo, pour trafic d’espèces protégées. En leur possession au cours de l’interpellation quatre (4) pointes d’ivoire, deux (2) peaux de ratel, une (1) peau de civette, deux (2) peaux de serval et une (1) peau de chacal. L’ONG EAGLE-Togo enquêtait depuis plusieurs semaines et alertait sur le phénomène. Les espèces transitent par le Togo.
L’interpellation a eu lieu dans un hôtel de la ville de Dapaong où les deux trafiquants, arrivés plus tôt à motos, s’apprêtaient à livrer quatre (4) pointes d’ivoire et six (6) peaux d’espèces protégées dont deux (2) peaux de ratel, une (1) peau de civette, deux (2) peaux de serval et une (1) peau de chacal contenues dans deux sacs.
Pris la main dans le sac
Les présumés trafiquants étaient au nombre de deux. Il s’agit des nommés Kampyabre Ménobe, boucher de viande d’âne à Lomé et de son petit frère Kampyabre Kanfèngne, tous de nationalité togolaise. Les deux trafiquants étaient arrivés à motos pour livrer leurs produits dans un hôtel de la ville de Dapaong. Les agents du commissariat de police ont suivi les gestes des présumés trafiquants qu’ils ont filé jusqu’à l’hôtel. Ils ont été arrêtés au moment où ils s’apprêtaient à sortir les pointes d’ivoire et les peaux des espèces protégés de leurs sacs.
Mode opératoire
Les présumés trafiquants seraient des rabatteurs. Ils ont déclaré que pour traverser les frontières, l’ivoire est emballée dans un carton de télévision d’écran plasma et les peaux emballées dans un sac à dos. Le tout transporté sur la moto, rentre au Togo soit par Pogno ou par Djambendi ou encore par Cinkassé, des localités pas très regardantes sur les traversées.
L’interpellation a donné lieu à des scènes de violences entre Kampyabre Kanfèngne et les agents de la sécurité mais il n’a pas méconnu l’existence de ce business et son implication. Quant Kampyabre Ménobe, son grand frère, il reconnait qu’il est le démarcheur des produits tandis que le trafiquant basé au Burkina Faso est le fournisseur et collecteur. Celui-ci fournit également la contrebande de la faune à ses clients. L’année dernière, le même genre de situation a été observé à Dapaong où quatre personnes ont été arrêtées pour trafic d’ivoire.
L’éléphant est une espèce faunique menacée d’extinction au Togo. La détention de l’ivoire, son transport et sa commercialisation sans autorisation sont formellement interdits et punis par les dispositions du nouveau code pénal, de la loi-cadre sur l’environnement et du code forestier du Togo. Si les présumés trafiquants sont reconnus coupables, ils encourent une peine de 6 à 24 mois.
Le trafic de la peau des espèces animales protégées est bien plus discret que celui de l’ivoire, mais tout aussi juteux que meurtrier pour les espèces animales protégées. Ainsi, des milliers de chacals, de ratels, de civettes, de servals et d’autres espèces animales protégées sont tués chaque année en Afrique pour leurs peaux, exportées souvent illégalement vers la Chine pour les besoins de la médecine traditionnelle.
Trafic d’ivoire, un réseau à tentacules
Les trafiquants appartiennent à un réseau international avec des fournisseurs dans de nombreux pays. Corruption, braconnage, puis vente illicite des espèces protégées sont des crimes intimement liés. Dans ces cas de vente de peaux d’espèces protégées, la corruption est au beau fixe, du braconnage jusqu’à la vente illicite. Des fois, les agents de sécurité, ou même les agents de justice, traitent avec les trafiquants qui sont du coup protégés.
Le Temps avec EAGLE-Togo
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