Reporters Sans Frontière dénonce les principaux dirigeants de la province du Kasaï central qui ont menacé de tuer la femme et les enfants d’un journaliste.
L’association en lutte pour la liberté de la presse, Reporters Sans Frontières (RSF) a de quoi avoir de fortes inquiétudes. Dans une région qui compte parmi les plus violentes au monde avec l’exécution extrajudiciaire de journalistes et de personnalités de la société civile, la menace de deux principaux dirigeants du Kasaï central d’assassiner a famille d’un journaliste est à prendre au sérieux.
Dans un communiqué, RSF appelle les autorités de cette région à cesser immédiatement le harcèlement des journalistes et les atteintes flagrantes à la liberté d’information.
« Il faut que ta femme et tes enfants meurent pour que tu comprennes…. », lance le vice-gouverneur Justin Milonga à l’endroit du journaliste Edouard Diyi, directeur de la Radio Télévision Kasaï Horizons (KHRT).
De sources sûres, Edouard Diyi était en train de couvrir une manifestation au gouvernorat de la province, vendredi 5 mai 2017, lorsqu’il a été vigoureusement interpellé par M. Justin Milonga qui, visiblement, n’appréciait pas sa présence sur les lieux.
C’est alors qu’il a menacé en ces termes : « Edouard, tu es là, je t’ai parlé plusieurs fois, tu ne changes pas. Tous les membres du conseil provincial de sécurité sont fatigués de ton cas. Je vais te faire arrêter. Moi-même, je suivrais de près ton cas pour voir qui va intervenir. Tu me connais bien, je vais en finir avec ta radio. Nous nous battons jours et nuits pour mettre fin à la situation sécuritaire et toi, tu ne fais qu’envenimer la tension. Je pense qu’il faut que ta femme ou tes enfants meurent pour que tu comprennes ».
Un autre journaliste menacé de mort
Toujours dans la même province, à Mweka, une cité située à 250 Km de Kananga, Jérôme Mwana Nsthieyi, journaliste de la Radio télévision Mweka, craint pour sa vie après avoir dénoncé dans les réseaux sociaux le comportement de certains pasteurs brahmanistes qui, selon lui, s’écartent de la philosophie du prophète « Brahman ».
Un groupe d’hommes armés ont fait incursion au domicile du journaliste à sa recherche. Ne l’ayant pas trouvé et après avoir fouillé de fond en comble sa maison, ces hommes armés ont procédé à l’arrestation de l’épouse du journaliste. Celle-ci a été conduite à la résidence de l’administrateur du territoire de Mweka où elle a été sommée de leur indiquer où se trouverai son mari. L’épouse du journaliste a été remise en liberté vers 18 heures.
La RDC détient le record avec la Somalie, l’Ethiopie et l’Erythrée, les principaux pays où les atteintes à la liberté d’information sont les plus flagrantes, avec de nombreux assassinats de journalistes. Par le passé, plusieurs journalistes, essentiellement dans le Kivu, ont payé cher de leur vie la liberté d’expression.
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