Le président Pitang Tchalla a signifié aux média LCF et City FM, le retrait de leurs fréquences, cette après-midi; une décision qui divise la HAAC.
Le président de la Haac, Pitang Tchalla, est allé jusqu’au bout de sa logique de fermer la chaîne de télé LCF (La Chaîne du Futur) et radio City FM.
« Les fréquences radioélectriques sur lesquelles la station de radio City FM émet sans avoir accompli les formalités préalables d’autorisation d’installation et d’exploitation auprès de la HAAC sont retirées ».
Depuis la semaine dernière, après une conférence de presse soporifique, les acteurs de la presse privée ont compris que les carottes sont cuites pour le groupe Sud Média, proche de Pascal Bodjona, ancien numéro deux du régime passé à l’opposition.
Comme par hasard, les décisions de retrait tombent le 6 février, date anniversaire de sortie de prison de Pascal Bodjona, incarcéré pour une obscure affaire d’escroquerie en ligne.
Un complot ourdi contre LCF et City FM ?
En dépit affirmations maintes réitérées et preuves à l’appui des formalités effectuées par le groupe Sud Média, M. Pitang Tchalla a démenti avoir reçu les documents d’autorisation d’installation et d’exploitation.
Une lettre de Sallah Sodja Kangni, ci-devant conseiller technique du président de la HAAC, diffusée sur le réseau whatsapp apporte la preuve que la HAAC reste ferme sur sa position de fermer à tous prix les deux média du groupe.
Dans sa lettre, le conseiller conseillait de « préparer l’opinion à accepter une fermeture de ces médias »/
Dans un français approximatif indigne de cadres de l’Administration, ce conseiller technique écrivait :
Dans cette histoire, il faudra beaucoup communiquer, connaissant notre pays et les idées véhiculées et voir aussi le cas de New World Info qui véhicule aussi la TVT qui fait aussi une production nationale ».
La HAAC divisée
La fermeture de LCF crée la division au sein de la HAAC au point qu’un membre a écrit à la Cour suprême pour se prononcer sur la situation.
Aussi Zeus Aziadouvo, membre de la HAAC, président du Comité presse écrite s’insurge-t-il contre le comportement du Président Pitang Tchalla. Dans sa lettre à la Chambre Administrative de la Cour Suprême, il écrit:
Contrairement aux informations qui circulent, les dossiers déposés par les responsables de LCF et City FM en 2012 et 2015 sont à la HAAC et ont été étudiés.
Selon le Président du Comité des Autorisations, du Contrôle et de l’Evolution technologique, les dossiers de ces deux organes de presse sont techniquement au point. Une information qui nous a été donnée à la séance plénière du mercredi 18 janvier 2017 lorsque le cas de LCF et de City FM a été évoqué pour la seconde fois.
Mais il ressort des échanges que les vraies raisons qui sous-tendent ce projet de fermeture se trouvent dans les « on m’a dit », « on m’a dit », etc.
Il interpelle ensuite les juges:
De tout ce qui précède, Monsieur le Président, j’en appelle à votre sagesse afin que vous nous aidiez à traduire effectivement dans les faits les engagements que nous avons pris en prêtant serment devant votre haute juridiction. Notre pays qui s’est engagé dans une nouvelle dynamique et qui fait face à plusieurs défis, n’a pas besoin en ce moment de ce coup de force.
Pitang Tchalla le fossoyeur de la presse
Institution toujours soupçonnée d’être à la solde du pouvoir, la HAAC était devenue quelque peu « normale » sous la présidence de Philippe Evegno et de Kokou Tozoun. Mais le retour de Pitang Tchalla, ancien ministre d’Eyadema, et cacique du régime, ramène au-devant de la scène des méthodes surannées. Porte-valise de l’argent de la corruption des journalistes, cet ancien ministre de l’information est non seulement décidé à régler des vieux comptes entre Kabyè, mais surtout à donner le coup de grâceà la liberté de presse vacillante.
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