Les dirigeants africains ont choisi ce lundi le Tchadien Moussa Faki Mahamat pour présider la Commission de l’Union Africaine (UA).
C’est un candidat inattendu qui a été finalement élu à la tête de la Commission de l’Union Africaine, laquelle sera désormais présidée par le ministre des Affaires étrangères d’Idriss Deby Itno. Cette élection a été faite à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, siège de l’Union africaine, où se tient la vingt-huitième session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation panafricaine.
L’élection du ministre du Président Idriss Deby Itno dénote de la montée en puissance du chef d’Etat tchadien très engagé dans la lutte contre le terrorisme islamique de Boko Haram.
Moussa Faki Mahamat, a été élu en remplacement de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, arrivée en fin de mandat. Il a été désigné au terme de sept tours de scrutin, avec 39 voix sur 54.
Au terme des trois premiers tours de scrutin, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, la Botswanaise Pilomina Venson-Moitoi, et l’Équato-Guinéen Agapito Mba Mokuy ont été éliminés. Les deux finalistes, le ministre des Affaires étrangères tchadien et son homologue kényane Amina Mohammed ont été départagés à l’issue de trois autres tours.
La Kenyane était la candidate préférée du Togo. Le président Faure Gnassingbé, contrairement à nombreux de ses pairs de l’espace CEDEAO, n’a pas soutenu la candidature du Sénégalais Abdoulaye Bathily.
« Je mesure la tâche qui est dorénavant la mienne en tant que président de la Commission de l’Union africaine, a réagi Moussa Faki Mahamat à l’issue du vote. Je ne sais pas comment le vote s’est déroulé car je n’étais pas dans la salle mais j’imagine que mon expérience, ma vision ont convaincu. Je mesure le poids de la charge», a déclaré le nouveau président de la Commission.
A noter également que le président de la Guinée Alpha Condé a été désigné comme le président de l’Union Africaine pour les 12 prochains mois.
Plusieurs absents au sommet de l’Union Africaine
Plusieurs chefs d’Etats étaient absents au cours de cette vingt-huitième session qui s’était déroulée sur le thème de « tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ». Le sommet intervient dans un contexte de changements majeurs au sein de l’institution, surtout avec la demande de réintégration du Maroc. Une quarantaine de dirigeants ont néanmoins fait le déplacement de la capitale éthiopienne.
Le Nigérian Muhammadu Buhari, le Tunisien Béji Caïd Essebsi, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, un grand malade, le président du Cameroun Paul Biya, et les présidents du Burundi et du Congo, furent les grands absents de cette session.
Le roi Mohammed VI du Maroc est arrivé depuis samedi à la tête d’une forte délégation. L’Union Africaine devrait examiner en fin d’après-midi la réintégration du Maroc au sein de l’organisation panafricaine. Une réadmission qui n’est pas encore gagnée.
Le royaume chérifien avait quitté l’OUA, l’ancêtre de l’UA suite à la reconnaissance du Sahara Occidental (République Arabe sahraouie) en 1985. Le Sahara occidental est un cassus belli au sein de l’organisation divisée par des lignes de friction. Le Maroc considère le Sahara Occidental comme sa sixième province et envahit une partie de la province. Par contre le Sahara Occidental est soutenu par l’Algérie ainsi que de nombreux pays africains.
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