Précedemment attribuée à CECO BTP depuis 3 ans, la route Lomé-Vogan-Anfoin passe finalement à la China Road and Bridge Corporation (CRBC) pour 30 milliards CFA.
Business et politique à la togolaise : casser une entreprise togolaise qui a maille à partir avec le pouvoir et confier son chantier à une chinoise.
Voilà comment marchent les affaires au Togo, pays dit libéral !
Le 20 décembre dernier, le Premier ministre Selom Klassou a visité le chantier de la voie Lomé-Vogan-Anfoin pour constater l’avancement des travaux conduits par la CRBC.
Routes: Coulez CECO Group !
Les Chinois ont repris pour 30 milliards de francs CFA un marché attribué à l’entreprise CECO Group, pour 26 milliards sur financement de la BOAD et de l’Etat du Togo. Depuis janvier 2014, les travaux n’ont connu aucun avancement et le marché a été retiré à la société togolaise CECO.
Entre temps beaucoup d’eau a coulé sous le pont. CECO Group, jusqu’alors l’entreprise phare des Bâtiments travaux publics (BTP) togolaise a été littéralement clouée au sol. Elle a mis la clé sous le paillasson. Par enchantement.
Les raisons d’une telle faillite sont inconnues. Mais selon des sources dignes de foi, une personnalité haut placée a décidé de taper la touche “Supprimer” du logiciel de l’économie togolaise.
Conséquence: le Trésor public refuse de payer les créances de CECO BTP alors que cette dernière a passé d’énormes commandes de matériels et outillages pour lesdits chantiers et a réalisé des travaux.
En rupture de liquidité, et alors que ses avoirs se réduisaient comme peau de chagrin, CECO Group ne pouvait mettre que la clé sous le paillasson. Aujourd’hui, Constantin Amouzou cède son matériel de travail.
Par conséquent, sa “faillite” envoie au chômage plus de 4000 employés, contractuels et permanents.
Constantin Amouzou, le loup des BTP
La dislocation de cette entreprise est un fait du prince sans que l’on sache les raisons objectives de cet acharnement.
Subséquemment, issu de l’ethnie kabyè de Sotouboua, Constantin Amouzou, le PDG de CECO Groupe, est une réussite fulgurante de la place. D’origine modeste et parti du monde agricole, avec un petit tracteur, ce loup des affaires a conquis les BTP de façon supersonique . Des marchés du secteur, lui revenait la part du lion .
Une réussite facile, trop facile, qui constituait son talon d’Achille. Entrepreneur proche du pouvoir, voire un peu trop, paye-t-il certaines audaces interdites aux hommes d’affaires kabyè fabriqués de toute pièce ?
Somme toute, il est temps de faire la sociologie des affaires au Togo pour en connaître les tenants et les aboutissants, les vrais hommes d’affaires et les politiques érigés en entrepreneurs habiles.
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