La Constitution d’Alassane Ouattara a été adoptée à 93,42 % de suffrages avec un taux de participation de 42,42 %. L’opposition avait appelé au boycott “pacifique”.
Moins d’un Ivoirien sur deux ont participé au référendum sur la nouvelle constitution. Le oui l’a emporté avec 93,42% des suffrages dans un scrutin boycotté par l’opposition, ce qui explique le fort taux d’abstention (plus de 57% ) et des chiffres apocryphes selon certains observateurs.
La nouvelle Constitution prévoit notamment la création d’un poste de vice-président et d’un Sénat. Elle évacue notamment le concept d’« ivoirité » en clarifiant les conditions d’éligibilité du président. La nouvelle constitution prévoit que le président de la République « doit être ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d’origine » – article 35 de l’actuelle loi fondamentale. Ce qui reste tout de même ambigu; difficile de savoir déterminer qui est ivoirien de “souche”.
La nouvelle constituton inscrit également dans le marbre l’existence d’une Chambre des rois et des chefs traditionnels, chargée de « la valorisation des us et coutumes » et de « la promotion des idéaux de paix ».
Le FPI crie victoire
Pour l’opposition, la faible participation signifie le succès de leur mot d’ordre de boycott. « En décidant de nous retirer, nous vidons cette Constitution de toute sa substance démocratique. Nous sonnons son échec en termes de procédure pour réconcilier les Ivoiriens, pour fonder des institutions démocratiques », a déclaré au Monde Afrique Pascal Afffi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI), principal parti d’opposition et partisan d’un boycott « pacifique »;
Un sénat à la solde du pouvoir
L’adoption de cette constitution reste tout de même étrange: elle n’apporte aucun supplément au fonctionnement démocratique des institutions. Elle aggrave surtout, selon certains analystes, le dysfonctionnement des institutions, en renforçant le pouvoir du président devenu quasiment un monarque pouvant désigner à sa guise son successeur, pérennisant ainsi la mainmise de Alassane Ouattara sur le pays. Au moment où le Sénégal a supprimé le Sénat jugé trop superfétatoire et budgétivoire, Alassane Ouattara fait voter pa référemdum un Sénat où le président désigne le tiers des membres. En clair, c’est la clientélisation inscrite dans le marbre.
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