Le Burundi se prépare à se retirer de la CPI

Empêtré dans de graves violations des droits de l’homme depuis le début de la crise post-électorale de 2015, le Burundi s’apprête à se retirer de la Cour Pénale Internationale (CPI) dans les prochaines semaines. L’Assemblée nationale vient d’adopter une loi sanctionnant ce retrait. Une première en Afrique.

C’est un souhait du président Pierre Nkuruziza qui vient d’être adopté par l’Assemblée nationale majoritairement dominée par le parti au pouvoir CNDD-FDD, ce 12 octobre.  « Le Burundi a adhéré volontairement à la CPI. Le retrait est aussi volontaire », a commenté Laurentine Kanyana, ministre burundaise de la Justice, peu avant le débat au sein de l’hémicycle, assurant que toutes les dispositions du statut de Rome ont été versées dans la législation pénale du pays. Le texte a été voté par 94 voix contre seulement 2 dans une Assemblée de 104 députés.

Avant sa promulgation, le texte passera devant le Sénat, également dominé par le CNDD-FDD.

Les raisons de ce retrait 

Depuis avril 2015, le Burundi traverse une grave crise. Le président Pierre Nkuruziza s’est accordé un troisième mandat au forceps, par le viol de la Constitution et contre l’avis de son opposition et de la majorité de la population. Les manifestations contre son élection ont été violemment réprimées. Depuis le pays est entré dans une crise post-électorale marquée par de graves exécutions extra-judiciaires.

La CPI a ouvert un examen préliminaire en avril 2016, le comité des Nations unies contre la torture a sorti un rapport des plus accablants et dans la foulée, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé de créer une commission internationale d’enquête sur les exactions commises au Burundi.

L’étau se resserre donc contre Bujumbura et c’est donc par crainte de se retrouver devant la CPI que les autorités burundaises décident de se retirer avant que le Procureur général n’instruise un dossier où des enquêtes, à en croire la Société civile, ont montré clairement qu’il y a eu des crimes de torture et de masse.

 


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A propos Komi Dovlovi 1122 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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