(Agence Ecofin) – Le président Jose Eduardo dos Santos (photo), qui règne sans partage sur l’Angola depuis 37 ans, a été réélu le 19 août à la tête de son parti, le MPLA (mouvement populaire de libération de l’Angola), ce qui fait de lui le grand favori de la présidentielle de 2017.
Cet ingénieur en pétrole qui a accédé au pouvoir en 1979 à la mort d’Agostinho Neto, premier président du pays, a obtenu les voix de 2500 délégués sur 2620 délégués présents lors du congrès du parti, tenu dans la capitale Luanda.
M. dos Santos est ainsi bien placé pour se succéder à lui-même lors de la prochaine présidentielle puisque la Constitution angolaise ne prévoit pas d’élection présidentielle au suffrage universel, mais stipule que le président du parti vainqueur des législatives devient automatiquement chef de l’Etat.
Le numéro un angolais avait affirmé en mars dernier qu’il quitterait le pouvoir en 2018, soit un an après la fin de son actuel mandat.
L’opposition prédit, dans ce cadre, un scénario de succession dynastique au sommet de l’Etat. «Il mettra son fils comme vice-président avant de démissionner en sa faveur», avait alors pronostiqué Nelson Postana Bonavena, du parti d’opposition Bloc Démocratique.
Selon plusieurs observateurs, ce scénario semble se confirmer puisque deux des enfants du président ont fait leur entrée au sein du comité central du MPLA: José Filomeno qui dirige le fonds souverain, et Welwistchea, députée et PDG d’une chaîne de télévision.
Le deuxième plus ancien chef d’Etat africain en exercice après l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, est passé maître dans l’art de la manœuvre. José Eduardo dos Santos a ainsi réussi la prouesse politique de n’affronter les urnes qu’une seule fois (septembre 1992, NDLR) en 37 ans de pouvoir, jouant habilement sur les divisions de l’opposition et le manque de sécurité dans le pays, laminé par la plus longue guerre civile qu’ait connu l’Afrique (1975-2002, 1,5 million de morts).
En 2002, affirmant ne pas vouloir se présenter à la prochaine élection, il avait laissé de nombreux prétendants à sa succession au sein de son parti faire acte de candidature pour les exclure ensuite.
M. Dos Santo, qui réprime régulièrement l’opposition, exerce un contrôle quasi-total sur l’appareil de l’Etat. Il est notamment le chef des armées, du gouvernement, de la police et il nomme les principaux juges.
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