Le New patriotic party (NPP), le premier parti d’opposition au Ghana, exige un nouveau recensement électoral après avoir constaté la présence de plus de 76 mille électeurs de nationalité togolaise dans le fichier électoral national. Selon Mahamudu Bawumia, cadre du parti et candidat à la présidentielle de 2016 en tant que vice-président, le NPP a obtenu le fichier électoral togolais et l’a comparé à celui du Ghana. La comparaison par reconnaissance faciale a donné un résultat de 76.286 nationaux togolais présents sur les listes de la Volta Region (région du Sud-Est) et le Brong-Ahafo (région du Centre).
Le NPP n’ donné aucune information sur comment il s’est procuré le fichier électoral togolais – même l’opposition togolaise n’a pas eu accès à ce fichier- mais toujours est-il que la situation a déclenché une polémique dans le pays. Le National democracy congress (Congrès démocratique national), parti au pouvoir, accuse le NPP de tribalisme et de faire des déclarations infondées. Pour certains acteurs de la société civile, la demande du NPP vient très en retard.
L’appel du Nouveau Parti patriotique (NPP ) pour un nouvel enregistrement des électeurs est venu au mauvais moment, a déclaré Dr Frankie Asare – Donkor, responsable des études Média et Communication à l’Université de la Pentecôte.
D’autres acteurs accusent les délégués du NPP d’avoir manqué de vigilance pendant le recensement électoral de 2012.
Transparence du fichier électoral
La transparence du fichier électoral est une question centrale en Afrique. Elle a été au cœur des débats qui ont émaillé l’organisation de la présidentielle au Togo. L’opposition a demandé en vain l’accès au fichier électoral réputé corrompu à 75% a été établi par des experts. Alors comment le principal parti ghanéen a-t-il eu accès à ce fichier ?
La présidentielle de 2012 remportée le président John Atta Mills a été vivement contestée par le NPP; les contestations portées devant la Cour Suprême n’ont été tranchées que l’année dernière.
En réalité le NDC a beau jeu d’accuser le NPP de tribalisme. Le principal parti d’opposition a l’habitude de contester la nationalité ghanéenne aux ghanéens de la Volta Region, région frontalière du Togo, majoritairement peuplée d’Ewés et acquis au parti au pouvoir. Pendant son passage devant le parlement du Ghana, l’actuel ministre de l’Agriculture Isaac Kwete, originaire de cette région, qui a fait une partie de ses études secondaires au Collège protestant de Lomé (Togo), a été accusé d’être un Togolais.
Néanmoins, la question de la transparence du fichier électoral est importante. Mais elle ne devrait pas concerner que les deux régions citées par le NPP. Pour avoir une vue globale de la situation du fichier électoral ghanéen, il importe d’avoir également les fichiers électoraux du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, autres pays frontaliers du Ghana. Les frontaliers en Afrique ont l’habitude de se comporter comme des binationaux, ayant souvent des résidences dans les deux pays, et votent dans les deux sens. Une option que ne devrait pas accepter certainement le NPP.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire