La promotion de la médiocrité, la consécration de l’impunité. Les mots sont durs au sein de l’opinion dès l’annonce de la liste du premier Gouvernement Selom Klassou. Les propos visent sans aucun doute deux nouveaux ministres, Payadowa Boukpessi et Marc Ably-Bidamon, dont le passé résonne encore de leurs malversations financières et mauvaises gestions.
Payadowa Boukpessi, le puissant faucon
Les Togolais ricanent encore du limogeage le 14 mars 2007 de Payadowa Boukpessi, ministre de l’Economie et des finances du Gouvernement de Me Yawovi Agboyibo. Un laconique communiqué d’à peine deux lignes lu à la télé pour annoncer l’événement. Rien sur les raisons de ce limogeage.
Le Premier Yawovi Agboyibo lui-même s’en expliquera quelques jours plus tard :
Je dois vous avouer que j’ai été associé à cette décision. Le Chef de l’Etat m’a consulté. Mais je dois vous dire que, autant au moment de sa nomination je n’ai pas eu d’explication là-dessus, de même, pour son limogeage, je n’ai pas eu d’explication.
De sources officieuses, le ministre était crédité du siphonnage de plus de la moitié de l’emprunt obligataire de 41 milliards CFA destinés aux investissements dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des routes. Il n’y a jamais eu d’enquête sur le sujet, mais le contribuable continue à rembourser cet emprunt. D’autres sources indiquent que ce limogeage pourrait être lié à la gestion de la CAN cadette qui se déroule à Lomé au Togo, du 10 au 25 mars, et pour laquelle le comité d’organisation n’a pu obtenir que 450 millions de FCFA à la place de 1,2 milliards de FCFA réclamés.
Le ministre limogé sera élu quelques mois plus tard député de Sotouboua, une manière crane de signer son impunité. Comble de l’impunité, il prit la tête de la Commission des finances de l’Assemblée nationale !
Conseiller de Faure Gnassingbé, cet oligarque aurait mis la main sur des fonds destinés à la formation et le recyclage des agents de la Fonction publique. Des fonds qui financent des séminaires de formation organisés par une institution dont il est le propriétaire.
Financièrement puissant, il a joué un rôle déterminant lors des législatives 2007 dans les préfectures de Sotouboua et de la Kozah.
Marc Ably Bidamon, l’oligarque intouchable
Le cas de Marc Déridèwè Ably Bidamon est plus emblématique et a fait dire à un leader d’opinion que si les pilleurs jouissent d’autant d’impunité, c’est qu’ils partageraient le butin avec un parrain. Une cleptomanie institutionnalisée. Directeur des douanes togolaises pendant de 2006 à 2011, il cumula ce poste avec celui de Directeur général de Togocellulaire pendant deux années. Il quitta d’ailleurs ce poste à la suite d’un scandale de gestion. Il a été bombardé quelques semaines plus tard comme conseiller de Faure Gnassingbé.
Marc Déridèwè Ably Bidamon est un faucon du régime. A ce titre, il fut envoyé à la CENI en 2015 quand les représentants d’UNIR montraient quelques signes de faiblesses en ce qui concerne le choix de la date de la présidentielle. Avec Payadowa Boukpessi et Yao Boua, ils furent les envoyés pour remplacer au pied levé les représentants d’UNIR qui reculaient devaient l’évidence de l’impossibilité de tenir le scrutin présidentiel à une date contraire au chronogramme établi par la CENI.
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