Les électeurs ont fini d’accomplir leur devoir de citoyen. Les agents électoraux ont rempli leur mission en administrant les opérations de vote. Les procès verbaux ont été affiché devant les bureaux de vote comme la loi électorale l’exige. D’autres copies ont été expédiées par diverses voies vers la CENI et la Cour Constitutionnelle. Là commence le plus dur, dans l’organisation des élections au Togo, paradoxalement.
La gestion des résultats du vote
Il revient à la CENI de compiler, centraliser et traiter les résultats issus des bureaux de vote, afin de proclamer les résultats provisoires de l’élection. Si la Commission est bien équipée et s’il n’y a aucune immixtion, c’est un travail facile, qui peut se terminer en moins de 24. Vers 17 heures, ce 25 Avril, les électeurs étaient au courant des résultats du vote dans les centres où ils ont voté.
C’est dans le but de compiler, centraliser et traiter les résultats du scrutin que la CENI a fait appel à un fournisseur pour acheter ensuite le logiciel SUCCES. La classe politique n’a pu s’accorder sur la fiabilité de ce logiciel. L’opposition pense qu’il est programmé pour favoriser le candidat du pouvoir. Elle a donc proclamé qu’elle n’accepterai aucun résultat issu de l’utilisation de ce programme informatique. La médiation de la communauté internationale n’a pas permis de colmater les brèches. Il faut donc attendre que l’ensemble des procès verbaux du vote parviennent à la CENI et soient validés par ses commissaires avant que les résultats ne soient proclamés.
Le i de CENI
Pour la CENI, la CENI est tout sauf “indépendante”. Même si elle y a ses représentant, l’opposition du CAP 2015 rejointe depuis vendredi par l’ADDI et le MCD se dit que la CENI dont le premier responsable est un militant du parti au pouvoir n’est pas libre de ses décisions. Elle ne devrait pas avoir tort, si on en juge par les gesticulations de Gilbert Bawara le ministre de l’administration territoriale. Ce dernier a pris fait et cause pour la CENI et pour la solution SUCCES, outrepassant même son rôle dans l’organisation des élections. En effet c’est la CENI qui organise et supervise toutes les opérations. Le gouvernement par le ministère de l’administration territoriale ne faisait que procurer les moyens.
Il est clair que c’est au niveau de la CENI que tout va se jouer. Pour une fois, l’opposition semble l’avoir compris. L’ANC et ses alliés y ont désigné des personnes visiblement intègres et capables de se battre pour les intérêts de cette famille politique. La preuve, le poste de vice-président de la CENI qui devrait revenir à l’opposition n’a été pourvu que le 23 Avril, soit 48 heures du scrutin. Il revient à notre ancien confrère Francis Pedro Amuzun.
Outre les observateurs nationaux qui constituent une source de pression, la communauté internationale présente à Lomé, par l’entremise de l’UA, la CEDEAO, l’UEMOA et l’OIF mettent la pression sur la CENI. Son président Taffa Tabiou essaie de rassurer.
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