Démonstration de force du candidat du CAP 2015 hier au stade municipal de Lomé lors du dernier meeting du CAP 2015. La popularité de Jean-Pierre Fabre demeure intacte, presque effrayante. En dépit de la campagne de dénigrement organisée par ses adversaires au sein de l’opposition, de la campagne de boycott à la cette présidentielle lancée par le Front Tchoboé, Jean-Pierre Fabre est visiblement dominant dans son fief du Grand-Lomé, le tiers de l’électorat.
Lomé submergée par une marée orange. Comme il y a quelques années, la capitale était dans ces mêmes circonstances aux couleurs de l’Ufc (Union des forces de changement) d’où est issu l’ANC, le parti de Jean-Pierre Fabre.
Dans son discours, le candidat est revenu sur « les réalités sévères [vit], la grande majorité, dans la souffrance mais aussi avec l’espoir que l’avenir devient prometteur, que le changement tant attendu est à la portée d’un ultime effort de mobilisation ».
Après avoir décliné son programme fondé sur la reconstruction et la refondation d’un Etat moderne à travers la justice sociale, l’équité et un développement industriel, il n’a pas manqué de souligner la nécessaire unité du pays. Il a surtout appelé les populations à ne pas céder à la peur qu’essaie d’instiller l’autre camp.
Je vous demande de m’accorder vos suffrages pour réaliser l’alternance et le changement que tous, nous appelons de nos vœux. Ce changement est porteur de paix, de concorde nationale et de tolérance. Tous les Togolais, partout où ils se trouvent, sur toute l’étendue du territoire national, sont chez eux. Personne ne sera chassé de sa maison ni de ses terres.
Aujourd’hui, l’unité nationale est mise à rude épreuve par les surenchères politiques du régime sortant qui s’emploie à instrumentaliser le régionalisme et l’ethnocentrisme à des fins clientélistes.
Nous voulons rassurer chaque ethnie et chaque région quant à notre capacité et à notre volonté de rassembler tous les Togolais et de garantir à chaque citoyen ses droits et libertés. Le Togo est une grande famille et chacun y a droit à la sécurité, à la protection de la loi, à l’égal accès aux ressources nationales.
La menace diffuse, entretenue par le régime sortant, et selon laquelle en cas de victoire de l’opposition, les populations allogènes seront renvoyées dans leur préfecture d’origine, est ignoble, sans fondement et ne vise qu’à tromper ces populations pour obtenir leur vote mécanique et ethnique, déclare le favori de l’opposition.
Alors que l’on pouvait craindre une abstention massive au cours de cette présidentielle du fait de la campagne de boycott entretenue par certains ténors de l’opposition, au vu de la mobilisation, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que la capitale ira voter.
Reste que Lomé a toujours connu cette ferveur militante, cette adhésion massive et aveugle au parti dominant de l’opposition, mais très souvent l’on a également constaté que le jour du vote, de nombreux électeurs potentiels ne disposent pas de cartes d’électeurs.
Et cette immense immobilisation en faveur du CAP 2015 peut être source d’inquiétude pour des lendemains post-électoraux. Qu’adviendra-t-il en cas d’échec du favori de l’opposition ?
Controverses avant l’heure
Le processus électoral est très controversé. Les candidats en course et leurs partis ont trouvé un incroyable « consensus » sur le fichier électoral jugé « non fiable » par des partis de l’opposition et les experts de l’OIF. Trois candidats rejettent le logiciel SUCCES comme mode de transmission et de validation des résultats qu’impose le parti UNIR et le président de la CENI.
En conférence de presse hier à la CENI, SUCCES continue à diviser les représentants de l’opposition et de la CENI. Des délégués du CAP 2015 et celui d’UNIR ont failli en venir aux mains. Me Adama Doe-Bruce, dans une intervention alambiquée, a accepté du bout des lèvres l’utilisation de ce logiciel tout en déclarant qu’il doit être « clair pour tout le monde » que les procès-verbaux issus des bureaux de vote restent conformément au code électoral, le seul moyen de transmission et de validation des résultats.
Selon les articles 101,102, 103 du code électoral, seuls les PV constituent le seul moyen de gestion et de contrôle des résultat. Le code électoral ne prévoit pas l’utilisation d’un moyen de transmission électronique.
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