Les différentes couches socioprofessionnelles de la préfecture de Kloto ont débattu autour de la «Recherche sur l’histoire d’Agomé Kpalimé, la langue Ewé et la chefferie traditionnelle » lors d’une conférence-débat animée le 28 novembre à Kpalimé.
La rencontre était organisée par le comité du trône en prélude à la cérémonie de remise du décret de reconnaissance au chef Togbuiga Apetor Hon VI.
Elle a permis de revisiter la culture éwé et de commencer un travail de refondation et de réflexion sur la place de la chefferie traditionnelle en milieu éwé. Le sociologue en communication, natif du milieu, Victor Aladji a fait la genèse des Ewés depuis l’Egypte jusqu’à la scission de la communauté à Notsè. Il a situé la création de la ville d’Agomé Kpalimé autour du XVIIIème siècle et expliqué que l’origine du nom de ce village, est multiple avant de faire savoir que les premiers occupants ont résidé dans la plaine au pied des montagnes d’où le terme « agomé ». Ainsi se sont-ils dit, « autant nous recroquevillé ici » « Mia Kpali dé afisia ». Agomé est aussi un carrefour commercial pour ceux venant de la Haute-Volta et de la Gold-Coast, c’est aussi un lieu d’achoppement, de croisement (kpali), un carrefour de la culture éwé.
L’anthropologue, Djonoukou Severin et le sociologue Nuake Joseph ont ensuite entretenu l’assistance sur l’évolution de la chefferie traditionnelle dans la modernité. Ils ont évoqué le mode de désignation du chef en milieu éwé, qui doit être choisi dans la famille de l’ancêtre éponyme qui a fondé le village. Ils ont également parlé de la place du chef dans la société, les forces et faiblesses de la chefferie moderne, les valeurs morales que doit avoir un chef et comment restaurer la notoriété de la chefferie dans le monde actuel. D’autres intervenants ont éclairé l’assistance sur la situation de la Femme, la tradition et la modernité chez les éwé. Ils ont relevé le rôle et la place de la Femme Ewé et de la reine mère dans sa communauté et les améliorations qu’il faudra apporter à la condition des femmes pour que l’équité genre soit effective.
L’on a dit au cours de cette séance que l’Ewé est partagé par 9 millions de locuteurs de par le monde et principalement en Afrique de l’ouest. Les allemands ayant colonisé le Togo, ont entrepris sa transcription afin d’en faire un outil didactique d’enseignement. L’éwé est une langue qui évolue avec le temps et aujourd’hui certains mots tendent à ne plus être utilisés d’où l’importance pour le Togo de se doter d’une académie pour l’étude et la sauvegarde de cette langue, comme toutes les autres d’ailleurs !
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