Chaque jour, de nouvelles mesures restrictives sont prises par des pays et des compagnies aériennes en réaction au virus Ebola. Alors que seulement quatre pays (cinq depuis ce jour, le Ghana vient de reconnaitre son premier cas d’Ebola), l’isolement touche l’ensemble de la sous-région. Le monde réagit à la crise dans la panique, parfois en ignorant les conseils des spécialistes de la santé.
Des millions d’habitants dans les zones touchées par la crise vivent en quarantaine, dans des conditions pénibles. Les gouvernements de Sierra Leone et de Libéria qui ont pris de telles décisions ne sont pas prompts à prendre les dispositions nécessaires pour préserver les droits vitaux des populations concernées.
Des mesures d’isolement peu efficaces
Les réactions contre Ebola se multiplient et semblent impromptues les unes que les autres. Les jeunes athlètes nigérians participants au Summer Youth Olympic Games en Chine ont été mis en quarantaine. Leurs responsables ont décidé de rentrer au pays. Le Ghana a interdit tout rassemblement public. La compagnie Korean Airlines décide de suspendre ses vols sur le Kenya, pays situé en Afrique de l’Est. Plusieurs compagnies aériennes (telle que British Airlines) ne desservent plus les pays affectés par le virus Ebola.
Même si on peut comprendre que ces décisions visent avant tout à éviter que le virus ne soit exporté vers ces pays, elles ont des conséquences néfastes sur le plan global. De l’avis des experts de l’OMS, l’interdiction des vols est une « double condamnation » des pays visés. Surtout que les avions cargos ne peuvent plus livrer du matériel dans les zones affectées pour lutter contre le mal et secourir les populations sinistrées.
Selon Stephen Cornish, Directeur exécutif de MSF Canada, la suppression des vols vers ces pays aura pour effet d’augmenter le risque de contamination d’Ebola dans les autres pays, puisqu’il devient plus difficile d’envoyer des spécialistes et des produits épidémiologiques dans ces localités.
Face à la crise d’Ebola, le monde entier est pris de panique. L’OMS a averti sur les rumeurs et craintes qui vont s’accentuer à l’échelle mondiale, lors d’un briefing organisé par cette organisation onusienne à Genève jeudi. L’organisation est fortement mobilisée depuis le début de la crise et a annoncé des mesures tous azimuts sont les effets sont malheureusement limités.
Impact négatif sur le commerce
Les réponses face à Ebola n’ont pas que des conséquences sociales et sanitaires, elles vont aussi influencer le climat des affaires dans la région concernée et peut-être sur l’ensemble du continent. Les investissements tout comme les échanges commerciaux seront ralentis. Déjà la libre circulation des personnes et des biens entre les pays de la Communauté économique d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est sérieusement compromise avec les fermetures de frontières et les suspensions de vols décidées par plusieurs pays. Pour le Libéria et la Sierra Leone qui se remettent de longues années de guerre civile, ces restrictions constituent un désastre pour leur économie.
Il ne serait pas surprenant que les prévisions de croissance économique pour l’Afrique soit revues à la baisse dans les prochaines semaines, du fait de la crise d’Ebola. La plupart des pays semblent désarmés face au phénomène.
La maladie à virus Ebola a commencé en Guinée et a gagné le la Sierra Leone et le Liberia, deux pays voisins. Elle fut ensuite transportée au Nigéria par un médecin américain. L’OMS dénombre plus de 1067 morts depuis le début de la crise, en admettant que les données officielles sur l’épidémie sont en deçà de la réalité.
K.K.A
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