Le feuilleton de l’affaire Bertin Sow Agba dans laquelle est inculpé l’ancien ministre d’Etat, Pascal Akoussoulèlou Bodjona, connaît un nouveau rebondissement. L’homme d’affaires togolais Bertin Sow Agba, en liberté conditionnelle dans le cadre de cette affaire, mais en fuite, aurait été interpellé par Interpol à Athènes ce 29 juillet, à en croire notre confrère Afrikaexpress. Les autorités togolaises auraient demandé son extradition et dépêché une délégation militaro-civile dans la capitale grecque. Preuve de l’intérêt accru des milieux politiques et de l’armée à cette affaire.
Bertin Sow Agba est le principal accusé de l’affaire. Il lui est surtout reproché d’avoir escroqué l’homme d’affaires émirati, Abbas Yusef, de 48 millions dollars US. Arrêté et détenu sans condamnation pendant trois ans à la prison civile de Lomé, il a bénéficié d’une liberté conditionnelle et placé en résidence surveillée. Mais l’homme d’affaires, originaire du même village, Kouméa (Préfecture de la Kozah) que le ministre Pascal Bodjona, a pris la fuite. La presse a fait régulièrement était de ses nombreux voyages au Ghana, notamment pendant les cérémonies officielles. Il a pignon sur rue en Afrique du Sud et dans plusieurs pays d’Afrique australe.
L’interpellation d’Athènes intervient une semaine après le rejet par la Chambre judiciaire de la Cour Suprême de Lomé du pourvoi en cassation de Pascal Bodjona. Ce rejet maintient la poursuite des procédures judiciaires contre l’ancien numéro 2 du régime Faure Gnassingbé. Le ministre d’Etat Bodjona est considéré par la justice togolaise comme étant celui qui « crédibilisé » l’escroquerie. M. Bertin Sow Agba avait présenté l’Emirati au cours d’une audience accordée par l’ancien ministre d’Etat chargé de la décentralisation et des collectivités locales.
Selon le confrère Afrikaexpress, un journal en ligne très proche de l’Emirati Abbas Yusef, ce dernier s’était réjoui de l’annonce de l’interpellation de l’homme d’affaires togolais.
Je n’ai jamais douté de la bonne foi de Faure Gnassingbé mais je ne pouvais pas me suppléer à l’Etat togolais….) Agba était au Ghana et personne ne l’a inquiété. Cela m’a surpris mais j’ai toujours fait totalement confiance à la justice togolaise , a –t-il déclaré l’Emirati à Afrikaexpress.
Reste à savoir si l’Emirati aura gain de cause, à l’imbroglio judiciaire s’ajoute un imbroglio politique, car le fond de l’affaire est jugé politique, le président Faure Gnassingbé et ses services de renseignement étant soupçonnés de vouloir écarter M. Pascal Bodjona, probable candidat à la présidentielle 2015 ou soutient de l’opposition. Bertin Sow Agba disposant d’un passeport de réfugié politique du Ghana, il est peu probable qu’Interpol l’extrade.
Et la justice togolaise traîne une mauvaise réputation dans cette affaire absconse. L’ancien dirigeant d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, a été également détenu pendant plusieurs mois sans jugement dans cette affaire et n’eut la vie sauve que grâce à une libération conditionnelle pour raison de maladie.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire