Médias : Le Patronat de la presse togolaise dézingue l’Observatoire togolais des médias

Le Patronat de la presse togolaise (PPT), proche du CST, tient à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’il ne se retrouve pas dans le fonctionnement et les activités de l’OTM et qu’aucun de ses membres ne saurait à l’avenir répondre à une quelconque convocation de cette structure.

L’Observatoire togolais des médias, c’est ce tribunal des pairs mis en place, en 1999, par les organisations de presse privée chargé de veiller à la professionnalisation et au renforcement de la confraternité dans la corporation. Sont représentés dans le bureau de l’OTM, l’UJIT, le SAINTJOP, le SYNLICO et le CONAPP, tous plus moins liés au pouvoir en place.

Zeus Aziadouvo

Une composition que conteste le PPT qui reproche à l’OTM d’ignorer les autres organisations de la presse privée, dont le PPT et le SYNJIT, tous les deux proches de l’opposition et créés respectivement en 2013 et 2011.

De sa [l’OTM] création  à ce  jour,  l’UJIT, le SAINTJOP, le SYNLICO et le CONNAP y sont les seules organisations représentées. Et pourtant, l’espace médiatique togolais s’est enrichi depuis des années de nouvelles organisations de presse qui œuvrent  non seulement à l’éclosion des entreprises de presse mais aussi à l’enracinement de bonnes conditions de vie et de travail des journalistes dans un environnement juridique débarrassé de toutes contraintes ou mesures liberticides, indique le PPT dans son communiqué.

 Pour le PPT, « toutes ces nouvelles organisations ont été volontairement écartées du processus de renouvellement de l’OTM devenu une clique d’amis pendant que l’obligation est faite à leurs membres de déférer aux convocations de ce tribunal des pairs. »

 Le PPT accuse également le pharisaïsme de l’OTM, dont les membres se permettent de porter des critiques alors qu’ils sont eux-mêmes mouchetés par des comportements éloignés de l’éthique et de la déontologie de la profession.

De plus, ceux qui ont en charge la gestion de l’OTM sont, loin de par leurs attitudes, comportements et propos, d’incarner les valeurs de professionnalisme et de confraternité, conclut de manière cinglante le PPT.

Par conséquent, le PPT se ne sent plus lié par le fonctionnement ni les avis de l’OTM. C’est un coup dur manifestement porté à l’organe d’autorégulation de la presse privée. Mais est-ce en soi une surprise ? Personne ne défère jamais aux observations apocryphes de l’OTM, instance moquée.

La presse togolaise en entier, qu’elle soit publique ou privée, traverse une grave crise profonde liée notamment à des pratiques malsaines. Politisée à outrance, manipulée par les puissances d’argent, elle est loin de sa mission d’information et de quatrième pouvoir. Les états généraux de la presse ont été organisés en juin dernier à Palimé, à l’instigation du ministère de la Communication et de la Formation civique. De nombreuses recommandations sont sorties de ces assises pour relever  le niveau de la presse, mais il est peu probable qu’elles seront mises en œuvre.

Selon les analystes, organisés à l’orée de la présidentielle 2015, ces états généraux constituent un appât financier pour amener des organes de presse et des journalistes dans le giron du pouvoir.


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

A propos Komi Dovlovi 1148 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire