Etienne Bafaï, l’un des financiers de la galaxie Faure Gnassingbé, vient d’être licencié de la direction générale de Banque togolaise du commerce et de l’industrie (BTCI). Le licenciement, opéré en silence, serait effectif depuis 7 jours. Il serait licencié pour “fautes graves” voire “des engagements hasardeux préjudiciables à la banque“, selon notre confrère Focus Infos.
Cette fois-ci serait la bonne, car en 2013, il avait déjà été limogé puis renommé par Faure Gnassingbé, après les protestations de la Commission bancaire de l’Union Monétaire Ouest-africaine qui a jugé le licenciement contraire à sa nouvelle convention signée en 2007 par les ministres des finances de l’Union. Les raisons du présent limogeage du directeur général de la BTCI ne seront peut-être jamais officielles, car ce n’est pas une première fois dans l’histoire de ce chevalier d’industrie. Déjà en 2011, Etienne Bafaï a été renvoyé de la Présidence du Conseil d’Administration de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) en catimini puis remplacé par Ignace Clomegah. De nombreux partenaires se sont plaints de sa gestion du dossier des 80 milliards FCFA que l’Etat cherchait en vue de relever les phosphates togolais tombés en déclin.
Etienne Bafaï est considéré comme ces chevaliers d’industrie, de véritables requins, qui font partie de la coterie de Faure Gnassingbé depuis son arrivée au pouvoir. On le dit “intouchable“, cet ancien d’Arthur Andersen et de l’ex BIAO-Togo, est aussi un ancien cadre de la BTCI. Il a été pourtant nommé à la tête de cette banque en faillite en remplacement de Yao Kanékatoua. Son prédécesseur était un requin avec qui les finances de la BTCI ont plongé dans le rouge, obligeant l’associée BNP Paribas à se retirer en vendant ses parts à 1FCFA symbolique.
Président de la Fédération de football de Maracana, Etienne Bafaï est soupçonné de régulièrement arroser ses copains du foot avec l’argent de la banque.
Climat général d’impunité
Le limogeage de M. Bafaï intervient dans un climat général d’impunité au Togo depuis l’arrivée de Faure Gnassingbé aux affaires, suite à un coup d’Etat et une élection présidentielle grotesque émaillée de plus de 400 morts. Dans son discours du 27 avril 2012, Faure Gnassingbé a déclaré qu’une minorité s’accapare les richesses du pays au détriment de la grande majorité vivant dans une majorité crasse. Les nouveaux riches sont les prédateurs qui gravitent autour de Faure Gnassingbé. Le chef de l’Etat a connaissance de tous leurs hauts faits mais n’a jamais ne les a jamais punis. Pire, il y a une prime à la casserole. Beaucoup de personnalités proches du pouvoir sous soupçonnés de corruption et d’abus de biens sociaux, certains ont été reconnus de prévarication des ressources, mais très souvent, ils ont été limogés et remis en scelle à la tête d’autres sociétés d’Etat. Ce qui explique le mutique limogeage d’Etienne Bafaï.
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