Le verdict de l’audience de confirmation des charges était très attendu. Il pouvait soit infirmer soit confirmer les accusations que la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) avait assemblées contre l’ex-président de la Côte d’Ivoire. Deux juges sur trois ont décidé de la tenue du procès sur le fond.
Laurent Gbagbo restera en prison et la Cour pénale internationale jugera l’ex-président ivoirien pour des crimes contre l’humanité présumés commis lors de violences qui ont endeuillé plusieurs familles ivoiriennes en 2010 et en 2011. « La chambre préliminaire de la CPI a confirmé, à la majorité, quatre charges de crimes contre l’humanité […] à l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance », a annoncé la CPI dans un communiqué. Les quatre charges sont viols, meurtres, tentatives de meurtres et persécution.
La nouvelle a été bien accueillie autant par les défenseurs et partisans de Laurent Gbagbo que par l’accusation. Pour le premier, le procès sera une opportunité pour démontrer que c’est Gbagbo la victime dans cette affaire. Et pour la Procureure gambienne Fatou Bensouda, c’est la confirmation que le fondateur du Front Populaire Ivoirien (FPI) avait orchestré les violences qui sont survenues après l »élection présidentielle de 2010.
Laurent Gbagbo, 69 ans, est accusé d’être le donneur d’ordre de crimes contre l’humanité dans les mois qui ont suivi son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. La crise, on se rappelle, avait à l’époque fait plus de trois mille morts.
Le gouvernement du RDR à Abidjan se réjouit naturellement de la décision de la chambre de confirmation des charges. Si la cour décidait autrement, Gbagbo aurait été relâché et cela changerait toutes les donnes en Côte d’Ivoire.
La CPI a-t-elle choisi son camp?
Seuls des proches de Laurent Gagbo ont été inquiétés jusqu’à présent par la CPI ou la justice ivoirienne. Plusieurs proches de l’actuel président des responsables de l’ancienne rébellion des Forces Nouvelles avaient été mis en cause dans les exactions contre la population. Les partisans de Gbagbo et des organisations de la société civile dénoncent sans relâche une « justice des vainqueurs ». Cette situation plombe les tentatives de réconciliation et personne ne peut prédire à quoi ressembleront les élections prévues l’année prochaine en Côte d’Ivoire.
K. Agboglati
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