On ne reverra plus Librairie des mutuelles scolaires (Limusco), qui vient d’être supprimée par le gouvernement pour faute de résultat. Cette société a surtout été victime de la libéralisation totale du marché des articles scolaires. C’est vrai que l’Etat n’a pas vocation de vendre des livres et des cahiers! C’est un vestige de l’ère du parti unique qui vient d’être rayé de la carte des établissements publics. Une conception de l’économie dirigiste également qui s’en va.
C’est un pan entier de l’histoire de l’éducation qui meurt avec la suppression annoncée de la Librairie des mutuelles scolaires (Limusco), décidée par le Conseil des ministres le 20 mai dernier. Créée en 1974, les Limusco étaient destinées à fournir en matériel didactiques et autres articles scolaires les écoles et les universités du Togo. Mais depuis une vingtaine d’année, la Limusco traverse une crise grave.
La décision du gouvernement de supprimer la Limusco « fait suite à une chute des chiffres d’affaires due notamment à l’augmentation de la charge salariale, au renchérissement démesuré du prix des articles scolaires et aux méventes dues à la concurrence du secteur informel et au caractère saisonnier de ses activités » explique Mme Kouméalo Anaté, ministre de la Communication et de la Formation civique.
Mais ce n’est pas tout. La Limusco a été affaiblie à cause de la libéralisation du marché décidé dans les années 1990 et surtout des nombreux détournements dans le secteur. En outre, l’Etat du Togo n’a jamais pu appliquer les accords de Florence sur les articles scientifiques et scolaires, rendant possible le renchérissement des prix des produits scolaires. Rien n’a été fait pour protéger une entreprise destinée à accompagner l’éducation.
Néanmoins, il ne sert à rien de garder une entreprise en faillite, qui ne tournait à perte depuis plus d’une décennie.
Reste maintenant la situation des travailleurs du secteur, non évoquée par le Conseil des ministres.
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