Le ridicule ne tue pas. Même Djimon Oré crée son parti politique personnel. L’ex-ministre de la Communication et de la formation civique, Djimon Oré, exclu de l’UFC, a porté sur les fonts baptismaux, le Front des patriotes pour la démocratie (FDP), dont il est le Président national. L’ex-ministre explique la création de son parti par le refus de « ne pas être complice d’une dictature séculaire (sic) en voie de s’établir au Togo » et il réaffirme « la détermination » de son parti à « poursuivre le combat au sein de l’opposition ».
Le nouveau parti donne déjà le la sa ligne politique: « Le vrai dialogue doit être ouvert autour de la question d’une transition politique qui devra déboucher sur la mise en place d’une Vème République » ! C’est la première fois que l’on attend parler de la constitution d’une Vème République. Monsieur Djimon Oré suit au moins avec intérêt l’actualité politique française. Certes, le Togo vit une crise politique mais l’opposition ne réclame que la restauration de la Constitution de 1992, qui a subi des modifications et des tripatouillages de toutes sortes en 2002, pour permettre à Eyadema d’aller à un énième mandat.
Monsieur Djimon Oré pousse jusqu’au ridicule l’expression multipartisme intégral. Certes la loi dit que tout Togolais jouissant de ces droits et d’une bonne moralité peut créer un parti politique. Mais dans l’esprit de la loi, il n’est pas demandé aux médiocres de créer des partis politiques. La création d’un parti politique dirigé par Monsieur Oré, illustre la médiocratie qui s’établit sur la scène politique, une preuve de plus que la classe politique est quelque peu constituée de crétins !
Ancien membre de l’UFC, Monsieur Djimon Oré est apparu sur le théâtre politique en 2010 comme une pierre dégringole d’une montagne, par un heureux hasard: la scission de l’UFC. La guerre de leadership qui a opposé Gilchrist Olympio à Jean-Pierre Fabre, a donné lieu au départ de la plupart des cadres pour l’ANC et l’émasculation totale de l’UFC, dont le chef reste l’une des rares sèves nourricières d’un parti devenu exsangue. Gilchrist Olympio a dû envoyer des sous-fifres voire des pieds nickelés au gouvernement d’union nationale. Parmi les ministres nommés se trouvait Djimon Oré, qui s’est illustré par un CV insolite. L’ancien ministre de la communication y a déclaré qu’il était diplômé de la Fondation Konrad Adenauer! Cette fondation politique allemande n’a pas d’université, mais délivre des attestations de participation pour les nombreux séminaires et formations qu’il organise en Afrique, et particulièrement au Togo. Selon toute vraisemblance, M. Djimon Oré, qui n’a pas l’éloquence naturelle et l’expression facile, serait nanti d’une licence de lettres modernes, qu’il considérerait comme très peu pour entrer au gouvernement. D’où l’invention d’une qualification délivrée par la fondation politique allemande. Ministre de la communication et naturellement pris comme porte-parole du gouvernement, il fut logiquement remplacé par Pascal Bodjona, plus à l’aise avec la parole, parce qu’il était incapable de lire un simple communiqué issu du Conseil des ministres.
Djimon Oré illustre également la complexité du phénomène partisan au Togo. Tout le monde veut être chef de parti et devenir président. Résultat, dès qu’on rencontre des difficultés au sein du parti et que l’on est mis en minorité, il y a une forte tendance à aller créer son propre parti. La politique est devenue un business. D’ailleurs, Monsieur Djimon Oré et son compère Nicodème Habia, ont quitté l’UFC, non pour divergence idéologique ou de ligne politique, mais tout simplement par frustration de n’avoir pas été nommé ministre. Et si on ne peut nier certaines qualités politiques à Monsieur Djimon Oré – il est tout de même le seul député ANC élu dans une zone fortement dominée par le parti au pouvoir, la création de ce parti à la veille de la campagne présidentielle est
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