L’Union des syndicats de l’éducation du Togo (USET) menace de lancer une grève à la rentrée du second semestre en avril, si le gouvernement ne rembourse pas les précomptes sur salaires effectués pour fait de grève au dernier trimestre 2013. Le mot d’ordre de grève intervient en plein retard des travaux sur le statut particulier des enseignants. Le démarrage des travaux avait conduit à la suspension de la grève qui a perturbé le début de la rentrée 2013-2014. La rentrée du second semestre va coïncider avec la préparation des examens de fin d’année scolaire. Les syndicats promettent de nombreuses perturbations.
« Si rien n’est fait, il y aura grève à la prochaine rentrée d’avril », a déclaré Aketa Abalo de l’USET sur Victoire FM, ce matin, avant d’ajouter que des mouvements de perturbations, tels des sit-in auront lieu dès la semaine prochaine.
L’USET a tenu une Assemblée générale le 29 mars dernier aux termes de laquelle un mot d’ordre de grève a été lancée pour obliger le gouvernement à rembourser les prélèvements sur les salaires.
Selon le Code du Travail, le nombre de jours de grève est précompté sur les salaires. Selon le décret N° 91-167 portant organisation des grèves dans les services publics, des précomptes à la proportionnelle du salaire du gréviste impactent le salaire. Une demi-journée de grève équivaut au prélèvement du 1/50 du salaire du gréviste, alors qu’une journée de grève équivaut à un précompte de 1/30 du salaire du gréviste.
Une situation que les enseignants rejettent « totalement », trouvant ces prélèvements « injustes », alors que le gouvernement attend appliquer la loi, un juridisme qui devrait décourager le secteur de continuer ces grèves intempestives. Pour les syndicats, » la grève dans l’enseignement est un peu complexe, parce que le travail qui n’a pas été fait peut être repris ». Des cours de rattrapage ont été en effet organisés dans les écoles publiques.
Ces menaces de grève planant sur l’enseignement interviennent dans un contexte de discussions entre syndicats et gouvernement sur le statut particulier de l’enseignant togolais, un statut important pour les syndicats qui ont lancé plusieurs grèves pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
La commission ad hoc (délégués enseignants, techniciens et 2 membres du gouvernement) devant clôturer le dossier le 31 mars dernier, est en retard. Un retard interprété de diverses manières par les parties. Deux réunions de la commission n’ont pas eu lieu à cause de l’absence des membres du gouvernement, retenus par des travaux au cabinet, selon le ministre. Les réunions se tiennent une fois par semaine et la commission aurait dû terminer le travail en 12 semaines selon un agenda défini l’année dernière.
Les enseignants accusent le gouvernement de faire du dilatoire en retardant les travaux. « Il ne reste que 5 pages du document à finaliser. Deux séances suffisent pour le faire, mais la commission ad hoc ne réunit pas. Et pourtant, nous sommes prêts à travailler le samedi ou le dimanche comme nous l’avions effectué à certains moments », a déclaré M. Aketa Abalo.
Selon le ministre de l’éducation, Florent Maganawé, la date du 31 mars n’est pas une date « butoir ».
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