À six mois de la présidentielle d’avril 2026, l’Assemblée nationale vient d’adopter une révision constitutionnelle qui prévoit la création d’un Sénat, ainsi que le passage de cinq à sept ans des mandats électifs, dont celui de président de la République.
Le vote s’est déroulé aux premières heures du jour, ce samedi 15 novembre. Les députés béninois étaient initialement convoqués pour statuer sur une révision de la Constitution de 2019 en vue de la future création d’un Sénat. Ils ont finalement aussi voté pour le passage des mandats électifs de cinq à sept ans, renouvelables.
Les mandats du président, des députés et des maires sont concernés par cette modification de la Loi fondamentale. Le texte a été adopté à 90 voix pour, 19 contre – et aucune abstention –, quelques heures après la confirmation, par la Cour constitutionnelle, de l’affiche de la Présidentielle d’avril prochain.
Ce scrutin verra Romuald Wadagni, Ministre des finances et dauphin officiel de Patrice Talon, affronter Paul Hounkpé, candidat des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), opposant modéré déjà en lice en 2021. Fin octobre, la commission électorale avait rejeté la candidature de Renaud Agbodjo, désigné par le principal parti d’opposition, Les Démocrates, dirigé par Thomas Boni Yayi, faute de parrainages suffisants.
Ce passage au septennat, adopté à la surprise de nombre d’observateurs, ne remet cependant pas en cause l’article qui, dans la Constitution, prévoit que le président de la République ne peut faire plus de deux mandats « au cours de sa vie ».
La modification de l’article portant sur la durée des mandats des députés comporte en outre une disposition supplémentaire : « Tout député qui, par démission, cesse d’être membre de son parti l’ayant présenté à l’élection législative, perd son mandat. » Une disposition votée quelques jours seulement après la défection de six députés élus sous les couleurs du parti Les Démocrates, qui siègent désormais en tant qu’indépendants.
La formation de l’ancien président est en effet plongée dans une profonde crise interne depuis l’exclusion de son candidat de la présidentielle à venir. Paradoxalement, ce sont ces défections, en privant Les Démocrates de la minorité de blocage dont ils disposaient jusque-là, qui ont permis à cette révision constitutionnelle d’être finalement adoptée.
Le Sénat sera composé de 25 à 30 membres, dont certains seront nommés quand d’autres – anciens présidents ou haut gradés – pourront y siéger de droit. Patrice Talon et Thomas Boni Yayi pourraient donc siéger tous deux dans le futur Sénat en tant qu’ancien chefs de l’État.
Son rôle sera de « réguler (…) la vie politique pour la sauvegarde et le renforcement des acquis de l’unité nationale, du développement de la Nation, de la défense du territoire, de la sécurité publique, de la démocratie et de la paix ». Les sénateurs pourront également demander une seconde lecture des lois votées par l’Assemblée nationale, à l’exception des textes budgétaires.
Le texte voté par les députés doit désormais être présenté à la Cour constitutionnelle, qui statuera sur sa conformité légale, avant d’être effectivement promulgué.
Avec Jeune Afrique
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