Grâce à un système d’évaluation des politiques anticorruption et du niveau de transparence des États, l’ONG Transparency International a pu publier un rapport détaillé sur la corruption dans le monde. Ce classement fait la lumière sur les dispositifs mis en place par les pays pour se prémunir contre ce fléau.
La participation des « pays riches » à des crimes financiers, tels que le blanchiment d’argent, suscite des inquiétudes, selon l’organisation, qui n’est, malgré tout, pas surprise de la présence desdits pays riches en tête du classement.
S’il n’est pas possible de faire de même pour le secteur privé, qui peut contribuer à la criminalité financière transnationale sans être détecté, l’indice de Transparency peut mesurer la corruption des gouvernements à l’intérieur des frontières d’un pays. Le classement suit le principe suivant : plus la corruption est élevée, plus le score est bas, sur une échelle de 100. Si deux pays ont le même score, ils se partagent la place, et les places suivantes sont supprimées, en fonction du nombre de places qu’ils auraient dû occuper. Si, par exemple, deux pays sont en 3ᵉ position, le suivant sera en 5ᵉ position.
Le Canada détient un score de 75/100, le Royaume-Uni de 71/100, et les États-Unis de 65/100. Depuis 2015, les États-Unis ont perdu 12 places, le Royaume-Uni, 11 et le Canada, 5. Malgré leur présence dans le haut du classement, ces pays riches semblent prendre un mauvais chemin.
Les pays scandinaves sont en tête de liste. Avec un score de 90/100, le Danemark est le pays le moins corrompu au monde. La Finlande arrive en deuxième position avec 88/100, et 81/100 pour le Luxembourg et la Norvège, qui occupent la 5e position.
Néanmoins, ils continuent d’obtenir des scores bien plus élevés que ceux des pays en voie de développement qui ont souffert de conflits armés ou de régimes autoritaires.
Alors qu’une guerre civile meurtrière déclenchée par un coup d’État militaire en 2021 fait rage depuis deux ans, le Soudan se retrouve à la 170e place… sur 180. Il partage sa place avec la Corée du Nord.
Sous la coupe du régime autoritaire de Daniel Ortega, le Nicaragua est confronté à une crise des droits de l’homme, le plaçant à la 172e place, et poussant des milliers de personnes à l’exil.
Ce pays, qui occupe la 173e place, détient un record tout à fait singulier : celui du chef d’État le plus ancien au monde. Il vient d’être réélu après avoir dirigé son pays pendant 43 ans.
Également à la 173e place, on trouve un pays qui soumet sa population à une répression généralisée, y compris au travail forcé, selon l’organisation non gouvernementale internationale pour les droits de l’homme Human Rights Watch : l’Érythrée.
Divisée en deux par des factions opposées qui se battent pour contrôler le pays, la Lybie a dégringolé l’année dernière de 168e à 173e, perdant donc 5 places. Les autorités ont adopté une série de lois visant à limiter les organisations civiles.
Le quatrième pays à la 173e place est le Yémen. L’insurrection en cours et la violence des milices Houthis sont particulièrement préoccupantes, selon Human Rights Watch, qui explique que le pays traverse l’une des pires crises humanitaires au monde.
Si la voie que suivra le pays à l’avenir est incertaine, la Syrie détient la 177e place. À la fin de l’année dernière, une coalition de milices a renversé le régime de Bachar-al-Assad.
Sous la poigne du régime autoritaire de Nicolás Maduro, le Venezuela connaît une grave crise humanitaire. Des millions de personnes ont fui les difficultés économiques et la répression. Le pays se situe à la 178e place.
Il y a 30 ans, une partie de la Somalie, actuellement à la 179e place du classement, a fait sécession, et le pays reconnaît toujours ce territoire comme sien, bien que son voisin, l’Éthiopie, reconnaisse l’existence de la république du Somaliland, créant de grandes tensions diplomatiques entre les deux nations.
Le pays le plus corrompu au monde en 2024, est, selon cet indice, le Soudan du Sud. L’ONU pense que l’insécurité alimentaire dans le pays est préoccupante, mais en plus de ça, le gouvernement a du mal à faire avancer un accord de paix conclu en 2018 pour mettre fin à un conflit interne.
The Daily Digest
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