Une patiente, qui a préféré garder l’anonymat, est internée à l’hôpital Salama de Bunia (est de la RDC), où elle est prise en charge par MSF depuis un peu plus d’un mois.
Elle a été blessée par l’explosion d’une grenade, alors qu’elle était réfugiée à Lindji, en territoire de Djugu, en août dernier. Son bébé de deux semaines est mort sur le coup, tandis que ses deux autres enfants ont été également blessés lors de cette attaque.
« J’avais mon bébé sur moi lorsque la grenade a explosé. Ça m’a touché à la main et ça a ôté la vie de mon bébé. Mais je me sens un peu mieux et mes deux enfants aussi, grâce à l’intervention de l’équipe de MSF », raconte-t-elle.
Une autre femme, qui souhaite elle aussi rester anonyme, a reçu une balle dans le pied lors d’une attaque des miliciens de la Codéco, commise le 27 juin, contre le site de déplacés de Djangi, toujours dans le territoire de Djugu.
Elle a aussi perdu un enfant dans cette attaque et a été soignée par MSF qui a pris en charge sa blessure.
« MSF m’a ramené ici par hélicoptère. Cette situation est vraiment difficile pour moi et je ne sais pas si je pourrais remarcher normalement. Je prie les autorités de mettre fin à cette guerre », implore-t-elle.
Depuis le mois de juin, plus de 300 blessés ont été soignés à l’hôpital Salama de Bunia. Pour le docteur Christian Rwankuba, responsable des activités médicales de MSF Bunia, cet afflux important de blessés est difficile à gérer.
« La grande difficulté, c’est l’accès. La route est bloquée sur le plan sécuritaire. Ces derniers temps, on a eu beaucoup de cas. On est tellement submergés qu’on a été obligés d’appeler même des réservistes pour nous appuyer dans la prise en charge », estime le praticien.
L’escalade de la violence dans la province de l’Ituri se poursuit depuis le mois de juin dernier. Les rebelles ADF et les miliciens de la Codéco ont accentué leurs attaques contre les civils, à Djugu et Irumu.
À ceci s’ajoutent les affrontements entre l’armée congolaise et la rébellion de la CRP, la Convention pour la révolution populaire, du chef de guerre Thomas Lubanga.
Marcus Loika, DW
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