On a désormais les visuels de la première frappe ATACMS réussie confirmée sur le sol russe. Le radar du système de défense aérienne S-400 et deux lanceurs ont été détruits dans la région de Koursk, en Russie, le 23 novembre 2024, selon des blogueurs militaires russes. Un tournant militaire en vue dans cette guerre alors que les tensions montent en Europe en ce qui concerne le déclenchement du feu nucléaire par le dictateur russe Vladimir Poutine .
Les autorités militaires ukrainiennes avaient annoncé le 23 novembre 2024, un tir de missile effectué sur le système de défense aérienne S-400 dans le village de Bolshoe Zhirovo, dans la région de Koursk. La frappe a été effectuée par trois missiles balistiques ATACMS. Le système de défense aérienne russe n’était pas en état de combattre à cause des travaux de réparation. Une station radar 92N6E et deux lanceurs ont été détruits. Sur le plan humain, cinq officiers de la division ont été tués (dont le commandant et le chef d’état-major), et trois employés d’Almaz-Antey JSC mortellement blessés.
La Russie avait pourtant déclaré que les missiles ATACMS avaient été interceptés. Dans une sortie télévisée, le président Vladimir Poutine a menacé de représailles nucléaires les pays de l’OTAN qui ont fourni à l’Ukraine des armes pouvant atteindre le territoire russe. Le Kremlin a d’ailleurs modifié sa doctrine de dissuasion nucléaire dès que Kyiv a évoqué l’autorisation du président Joe Biden permettant désormais à l’Ukraine de procéder à des tirs sur des cibles militaires en Russie.
En représailles, la Russie a frappé la ville de Dnipro en Ukraine avec un missile balistique de portée intermédiaire, l’Orechnik, et a promis de multiplier ce type d’attaques si Kiev continuait d’utiliser des missiles occidentaux contre le territoire russe.
Cependant, les menaces et les représailles ne dissuadent guère les Ukrainiens, qui ont procédé ce 25 novembre à une quatrième frappe sur des cibles en Russie. Les frappes ont visé l’aérodrome de Koursk-Skhidny. Depuis plusieurs mois, l’Ukraine a également porté la guerre en Russie en envahissant une partie importante de l’Oblast de Koursk.
Visiblement les menaces du numéro 1 du Kremlin sont loin de décourager les pays de l’OTAN. Chaque ligne rouge fixée par le Kremlin est dépassée tournant en ridicule Poutine et son entourage. C’est ainsi que des discussions sur l’envoi de troupes françaises et britanniques en Ukraine sont actuellement en cours, indique le journal Le Monde. D’après LCI, une chaîne de télévision française, les deux pays envisageraient plutôt l’autorisation d’envoi de troupes appartenant à des sociétés militaires privées. Si cela se confirme, de nombreuses questions se posent : quel sera le rôle de la coalition internationale ? Quels pays participeront ? Quelle sera la doctrine d’engagement ?
Vers un tournant de la guerre ?
Il s’agit d’une réaction des Européens suite à l’élection surprise de Donald Trump à la Maison Blanche, le 5 novembre dernier, et la volonté de celui-ci de mettre fin à la guerre par des concessions territoriales à Poutine.
Notons que la Russie a envahi la Crimée en février 2014 et l’a annexé à son territoire en mars 2014 par un référendum rejeté par l’Onu. Depuis février 2022, les troupes russes ont conquis près de 22% du territoire ukrainien.
Les Européens ont exprimé leurs méfiances quant au plan de paix théorique de Donald Trump et son équipe. Redoutant les conséquences d’une Amérique isolationniste qui abandonnerait ses alliés, les Européens se préparent alors à résoudre le problème russe par eux-mêmes.
Pour rappel, l’envoi de troupe de l’OTAN bruissait déjà dans les tuyaux du côté de l’Elysée alors que les Britanniques réclamaient depuis fort longtemps d’autoriser les Ukrainiens à procéder à des tirs sur le territoire russe. Les volontés britannique et française vont certainement rencontrer celle de la Pologne, le tout premier pays à revendiquer une intervention de l’OTAN en Ukraine, du moins instaurer un no-fly zone en Ukraine afin d’empêcher les opérations de l’aviation russe. Un embargo aérien qui pourrait susciter l’ire de Poutine, mais le chef du Kremlin a fixé des lignes rouges non respectées, à telle enseigne que l’on a compris qu’elles ont juste besoin d’être franchies.
Si les Européens prennent une décision avant fin décembre, ils couperaient alors l’herbe sous les pieds d’un président Trump qui ne prendra fonction que le 20 janvier 2025. On arriverait alors à un tournant de la guerre. L’Amérique restant le principal fournisseur d’armes à l’Ukraine serait mis devant le fait accompli de jouer son rôle effectif.
Plusieurs raisons sous-tendent une intervention des armées européennes en Ukraine : l’implication de l’Iran et de la Corée du Nord à travers des fournitures d’armées à Moscou, puis la présence probable au sol en Ukraine, donc sur le sol européen, de troupes de Pyongyang.
Manifestement pour eux, Poutine menace clairement leurs intérêts vitaux, la paix et la sécurité en Europe. La tension est montée d’un cran cette semaine, mais, malgré la menace d’une guerre nucléaire que les protagonistes essaient toutefois de contenir, les Européens sont décidés à ne pas laisser Poutine dicter sa loi en Europe.
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